Publié le 22 Jul 2025 - 10:36

Dématérialisation du courrier administratif 

 

Le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic) salue la directive présidentielle qui impose la dématérialisation du courrier administratif dans un délai de trois mois. Dans une déclaration rendue publique ce week-end, l’organisation appelle les autorités à accorder la priorité aux entreprises sénégalaises du numérique dans la mise en œuvre de cette transition stratégique. Pour le Restic, cette initiative présidentielle constitue une "directive ferme" à la hauteur des enjeux d’efficacité, de transparence et de modernisation de l’Administration sénégalaise.

La dématérialisation, qui consiste à remplacer les documents papier par des formats numériques sécurisés, est présentée comme un levier essentiel pour simplifier les démarches administratives et réduire les coûts liés à l’usage du papier. Toutefois, le Restic ne manque pas de rappeler les nombreux investissements déjà consentis par l’État dans le passé, sans résultats probants. Selon l’organisation, plus de 400 milliards de francs CFA ont été injectés dans des projets tels que l’Intranet gouvernemental, les réseaux de fibres optiques, la téléphonie CDMA ou encore des plateformes comme Senum, Sénégal Espace Services et TeleDAC (Télé-demande d’autorisation de construire). Pourtant, aucun de ces projets n’aurait atteint plus de 30 % de réussite, en dépit des partenariats coréens et chinois mis en place depuis 24 ans, sous les présidences de Me Abdoulaye Wade et Macky Sall.

..."Contrairement au Cap-Vert qui a réussi à digitaliser quasiment l’ensemble de son Administration, le Sénégal continue de stagner", souligne le communiqué. En témoigne le classement peu flatteur du pays à la 143e place mondiale dans l’indice de développement de l’e-gouvernement 2022 des Nations Unies, avec un score de 0,45. Un chiffre qui dépasse certes la moyenne régionale, mais reste insuffisant au regard des ambitions du pays.

Le Sénégal figure également dans le groupe C de l’indice de maturité GovTech de la Banque mondiale. Pour le Restic, ce nouveau chantier numérique est une opportunité à saisir pour renverser la tendance. Il en appelle au ministère de la Communication et de l’Économie numérique pour "promouvoir l’expertise locale" en s’appuyant sur les applications et solutions des entreprises sénégalaises du secteur, à l’image de ce que l’ARTP commence à mettre en œuvre. L’organisation met en avant les sociétés de services informatiques (SSII), les cabinets de conseil en réseaux et les startups locales qui disposent, selon elle, de toutes les compétences nécessaires. Plus encore, le Restic insiste sur les dimensions de souveraineté et de sécurité liées à la gestion du courrier administratif qu’il juge incompatibles avec un recours à des prestataires étrangers. Une allusion claire aux entreprises qui avaient collaboré avec l’ADIE dans les précédents projets.

L’organisation encourage par ailleurs le Premier ministre, récemment engagé dans une relance du gouvernement numérique, à élargir ses directives à l’interopérabilité des réseaux et plateformes administratifs. Objectif : offrir une meilleure fluidité des services et soulager les usagers. Le Restic affirme, enfin, être prêt à accompagner ce chantier à travers son projet de Data Center municipal, conçu pour soutenir la dématérialisation intégrale du courrier administratif.

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