Publié le 6 May 2020 - 23:29
ENTRAVE À UNE DÉCISION DE JUSTICE

L’ingénieur agronome attrait par son bailleur

 

Le directeur de la Fondation d’appui des initiatives de base, Jean-Pierre Senghor, a été attrait devant le tribunal des flagrants délits, pour non-exécution d’une décision de justice.

 

Le 12 mai prochain, le sieur Jean-Pierre Senghor, ingénieur agronome et directeur de la Fondation d’appui des initiatives de base (FAIB), domicilié aux Maristes, en saura plus sur son sort. Il avait comparu, une première fois, courant 2016, pour le délit d’occupation illégale, puisque la propriétaire de la maison qu’il loue était de retour au Sénégal et comptait bien s’installer chez elle. Mais J. P. Senghor n’avait pas voulu quitter les lieux, même après une ordonnance d’expulsion qui lui avait été servie. D’ailleurs, c’est ce qui lui a valu sa comparution d’hier devant le tribunal des flagrants délits, pour le chef d’entrave à une décision de justice.

Face au président du tribunal, le prévenu a brièvement expliqué qu’il avait vu une affiche d’une belle maison à vendre et a voulu l’acheter. Suite à cela, il est entré en contact avec l’agence qui lui a notifié que la propriétaire de la maison était à l’étranger et lui avait proposé de prendre ladite maison en location, en attendant son retour. Il avait fini par accepter la proposition. Mais des années sont passées et il s’est vu dépenser plus de 70 millions en location, alors qu’avec un petit plus, selon lui, il pouvait l’acquérir.

M. Senghor a ainsi contacté l’agence pour leur reparler de son projet d’achat et il a reçu un courrier où il était écrit qu’il pouvait faire son offre. 

‘’Je leur ai proposé 130 millions et ils avaient fixé le prix à 180. J’ai continué les négociations, mais ils ne donnaient plus suite à mes courriers‘’, a rapporté J. P. Senghor. Et à la question du juge ‘’pourquoi vous n’avez pas voulu exécuter la décision de justice ?’’, il a répondu qu’il n’a jamais dit qu’il n’allait pas sortir de la maison, mais qu’il avait juste besoin de temps.

La défense a plaidé la relaxe de son client et a plaidé que ‘’la partie civile verse dans une tentative d’intimidation et d’humiliation, en inventant 10 millions d’arriérés de loyer, alors que son client est à jour sur le paiement. Ils disent qu’il doit sortir, mais encaissent toujours le loyer à chaque fin du mois’’, a-t-il martelé.

L’avocat de la partie civile trouve, lui, que le prévenu est un proche du pouvoir et joue de ses relations, depuis 2017, date à laquelle il avait reçu l’ordonnance d’expulsion. Il réclame 20 millions pour le préjudice causé et sollicite une peine exemplaire. La représentante du parquet a, elle, requis l’application de la loi.

L’affaire sera vidée le 12 mai prochain.

FAMA TALL 

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