Publié le 22 Jun 2021 - 16:24
ESCROQUERIE PORTANT SUR 35 MILLIONS DE FRANCS CFA

Un administrateur d’une ‘’institution financière intermédiaire’’ condamné à six mois assortis du sursis 

 

 
Sans agrément, Issa Savané a tant bien que mal démarré les activités de sa structure financière. Sans fonds suffisants, l’administrateur de l’institution se heurte à des obstacles financiers et tombe pour escroquerie. Le montant du préjudice s’élève à 35 millions de francs CFA.
 
 
Pour escroquerie portant sur 35 millions de francs CFA, Issa Savané a comparu hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Administrateur dans une société financière intermédiaire, il est traduit en justice par le nommé Matar Sèye. 
 
D’après ce dernier qui dirige également une société, il n’a pas échappé aux conséquences de la pandémie du coronavirus. Ainsi, pour faire face aux charges de sa société, il a été contacté par une de ses connaissances, la dame Maïmouna Faye, qui lui a conseillé de se rapprocher de l’institution financière d’Issa, afin d’y contracter un prêt.
 
‘’J’ai voulu y emprunter 70 millions de francs CFA. Mais Issa, dans son bureau, m’a demandé de verser une caution de 35 millions de francs CFA et qu’au bout de deux semaines, je recevrai le montant emprunté. La remise a été effectuée le 17 mai. Le 1er juin, date butoir, je me suis rendu à la structure. Mais, à ma grande surprise, on me dit que l’argent n’était pas encore disponible, de repasser le lendemain’’, narre le plaignant. Ce dernier renseigne qu’après s’être rendu dans la société du prévenu plusieurs fois afin de rentrer dans ses fonds, il s’est aperçu qu’il a été dupé. Sur ces entrefaites, il a réclamé sa caution.
 
N’étant pas en mesure de rentrer dans ses fonds, Matar Sèye dépose une plainte contre Issa Savané. 
 
Même s’il conteste le chef d’escroquerie qui lui est reproché, le comparant avoue qu’il a eu des difficultés pour rembourser à la partie civile sa caution. ‘’Nous n’avons jamais refusé de lui restituer son argent. De plus, la convention ne prévoyait pas la restitution’’, fulmine-t-il. Interrogé sur la destination de cet argent, il déclare qu’il avait été utilisé à d’autres fins.
 
Par ailleurs, il ressort de la procédure que l’autorité l’avait sommé de stopper les activités de sa structure financière, car il n’avait pas reçu son agrément. Interpelé sur ce fait, il tente de se dédouaner, en affirmant que dans la pratique, le défaut d’agrément ne constitue par un frein pour mener des activités. 
 
Cette posture du prévenu n’a pas plu à la représentante du ministère public. Celle-ci a rappelé à Issa Savané qu’il exerçait dans l’illégalité, en connaissance de cause. D’autant plus que, souligne-t-elle, l’autorité l’avait sommé de fermer sa structure.
 
Pour la peine, le maître des poursuites a requis six mois d’emprisonnement ferme contre le prévenu. Ce, malgré le désistement de la partie civile qui soutient à la barre avoir reçu la moitié de la somme due. Selon le plaignant, l’épouse du prévenu a promis de lui remettre le reste de l’argent dans un délai de 15 jours. 
 
L’avocat de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour son client. Sans contester que son client a fauté, Me Alassane Cissé souligne qu’Issa Savané n’avait pas l’intention délinquante. 
 
Finalement, le tribunal, après avoir reconnu le prévenu coupable du délit d’escroquerie, a condamné celui-ci à six mois de prison assortis du sursis. La contrainte par corps a été fixée au maximum.
 
MAGUETTE NDAO

 

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