Publié le 24 Mar 2018 - 00:54
EURO-OBLIGATIONS

Les mises en garde du FMI au Sénégal

 

Le dernier épisode de la politique d’endettement des autorités sénégalaises, les euro-obligations, risque de valoir au pays une dégradation de la viabilité de sa dette, selon Bloomberg.

 

Le Sénégal court le danger de mettre en péril sa cote de dette estampillée ‘’Faible risque’’. C’est une mise en garde du Fonds monétaire international (FMI) qui recommande en conséquence au Sénégal de conserver une partie de ses 2,2 milliards de dollars US (plus de 1 200 milliards de francs Cfa) levés grâce à l'émission récente d'euro-obligations. Une opération financière visiblement spectaculaire pour l’institution de Bretton Woods qui est en ce moment dans la troisième année d'un programme de soutien aux politiques économiques au Sénégal. Ce qui permet à l’institution de conseiller, de surveiller et même d’approuver les politiques économiques sénégalaises.

Selon le très sérieux magazine économique en ligne Bloomberg, Cemile Sancak, la représentante-résidente du FMI à Dakar est d’avis que la vente d'obligations réalisée par le Sénégal en ce mois de mars risque de compromettre la dernière évaluation du programme avec Dakar effectué en janvier, évaluation à l’issue de laquelle  le FMI a maintenu une note ‘’faible’’ pour le risque de la dette du Sénégal. Sauf que, selon Bloomberg qui cite le représentant résident du FMI au Sénégal, ‘’la levée de fonds effectuée par le Sénégal il y a quelques semaines est au-delà du besoin de financement fixé dans le programme avec le FMI, y compris le rachat de certains prêts passés’’. Car conformément au programme du Fonds monétaire, les besoins de financement nets totaux du gouvernement du Sénégal pour 2018 plafonnent à 442 milliards de francs CFA (814 millions de dollars) et devraient s'établir à 339 milliards de francs CFA (636 millions de dollars) en 2019. Or, Dakar compte reverser la majeure partie des 2,2 milliards de dollars levés au programme de construction d'infrastructures et devrait également utiliser 200 millions de dollars pour racheter la dette en dollars, échéant en 2021.

Et Bloomberg de révéler que le Sénégal réévalue actuellement la taille de son économie, ce qui pourrait entraîner la baisse de la dette à moins de 50% du PIB, contre 64% enregistrés juste après la vente effectuée au début du mois en cours.

Ecobank, le gestionnaire désigné de la vente d'euro-obligations à l’origine de la mise en garde du FMI, reste serein selon Bloomberg, d’autant que cette banque considère que le Sénégal devrait se maintenir à faible risque de surendettement, vu que le rachat de titres en dollars devrait réduire les engagements du pays à court terme. Pour la banque, la vente d'euro-obligations signifie également que Dakar n'aura plus besoin de recourir à l'emprunt sur les marchés régionaux.

La structure bancaire s’est également montrée confiante quant à la capacité des efforts consentis en termes d'infrastructures à accélérer la croissance. Après une croissance prévue de 6,8% en 2017, le Sénégal devrait maintenir le rythme et même atteindre 7%, un taux qui devrait rester inchangé jusqu'en 2022, selon le FMI.

Cette éventualité vient confirmer une mise en garde subtilement lancée par Cémile Sancak le 4 décembre 2017 devant le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, qui présidait la revue annuelle conjointe devant le corps diplomatique, la Banque mondiale, le secteur privé, le FMI et partenaires au développement. La représentante du Fonds monétaire international (FMI), tout en se félicitant des performances macroéconomiques du Sénégal, et de la viabilité de sa dette, avait quand même incité à plus de contrôle. ‘‘Le Sénégal développe un faible risque d’endettement mais les indicateurs de la dette se sont détériorés’’, avait-elle avancé.

Le président Sall s’était prononcé par la suite en invitant les institutions de Bretton Woods à ne pas se ‘‘retenir’’ en cette année préélectorale. ‘‘Nous ne nous endettons pas pour faire du fonctionnement, pour payer des salaires ou pour entretenir un train de vie dispendieux. Nous nous endettons pour construire le développement économique et social. Comment voulez-vous construire un développement sans dette ? Comment voulez voulez-vous construire des routes, des chemins de fer sans une dette saine. L’essentiel de la dette est concessionnelle. Nous regardons avec beaucoup d’attention son évolution et sa viabilité’’, avait rassuré le chef de l’Etat sénégalais.

MAME TALLA DIAW

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