Publié le 4 Oct 2013 - 03:33
FOOT - MANCHESTER UNITED

 Les quatre erreurs de David Moyes depuis son arrivée

 

 

Succéder à Sir Alex Ferguson est tout sauf simple. Mais David Moyes a aussi sa part de responsabilité. Le nouveau boss mancunien a commis quatre fautes majeures.

 

Un coup de balai excessif dans le staff

C'est peut-être son péché originel. Lorsque Sir Alex Ferguson a passé le flambeau à David Moyes, l'aîné aurait donné un conseil à son cadet écossais : conserver certains membres de son staff. Des hommes que Sir Alex jugeait à la fois de confiance et de qualité. Moyes ne l'a pas écouté, procédant à un important ménage. C'est Eric Steele, l'ancien coach des gardiens, qui a révélé le "conseil" de Ferguson. Steele est un des nombreux membres du staff à être allé voir ailleurs. Dès le 24 mai, en compagnie de Mike Phelan, assistant de Sir Alex. Quelques semaines plus tard, c'est un autre adjoint de Ferguson, Rene Meulensteen, qui a été remercié. Il était pourtant très apprécié des joueurs, notamment de son compatriote Robin van Persie, qui le considérait comme "un des meilleurs techniciens du monde".

Mais Moyes a voulu marquer son territoire. Il a amené dans ses bagages son bras droit à Everton, Steve Round, avec lequel il a une grande complicité. Logique. Mais le turnover ne s'est pas arrêté là puisque Jimmy Lumsden, Chris Woods et Phil Neville sont également arrivés à divers postes. L'erreur, c'est sans doute d'avoir laissé partir Meulensteen, présent au club depuis 12 ans, qui est passé des jeunes jusqu'à l'équipe première et a vu éclore beaucoup de joueurs de l'équipe actuelle. Il aurait pu faire le lien entre l'ancien et le nouveau staff. Il se voyait en guide de Moyes. "J'ai senti que David voulait amener de nouvelles têtes, dit-il. Mais j'aurais pu travailler avec eux, ça m'aurait plu". Averti des intentions du successeur de Ferguson de faire table rase du passé, Meulensteen l'a averti : "David, tu as eu un succès fantastique avec Everton, mais te rends-tu compte que tu passes d'un petit yacht à un gigantesque bateau de croisière ?"

 

Un mercato trop terne

C'était à quelques minutes de la fermeture du marché des transferts. Comme une bouée de sauvetage. La signature de Marouane Fellaini (pour 27.5 millions de livres, soit un peu plus de 30 millions d'euros) était venue donner un peu d'envergure au mercato mancunien. Un peu. Une des trois recrues des Red Devils avec le tout jeune défenseur suisse Saidy Janko (17 ans) et un autre défenseur, à peine plus vieux, l'Uruguayen Guillermo Varela (20 ans). Pour le reste, RAS. Les fans n'ont pas compris cette extrême sagesse. D'autant qu'ils ont entendu pas mal de noms ronflants circuler de juin à fin août, de Mesut Ozil à Thiago Alcantara, en passant par Fabio Coentrao ou encore Cesc Fabregas. Mais aucun de ces gros poissons n'est venu. MU avait notamment un réel besoin de créativité au milieu et Fellaini ne suffit pas.

Le pire, c'est que, selon plusieurs médias espagnolsSuccéder à Sir Alex Ferguson est tout sauf simple. Mais David Moyes a aussi sa part de responsabilité. Le nouveau boss mancunien a commis quatre fautes majeures.

 

 

Un coup de balai excessif dans le staff

C'est peut-être son péché originel. Lorsque Sir Alex Ferguson a passé le flambeau à David Moyes, l'aîné aurait donné un conseil à son cadet écossais : conserver certains membres de son staff. Des hommes que Sir Alex jugeait à la fois de confiance et de qualité. Moyes ne l'a pas écouté, procédant à un important ménage. C'est Eric Steele, l'ancien coach des gardiens, qui a révélé le "conseil" de Ferguson. Steele est un des nombreux membres du staff à être allé voir ailleurs. Dès le 24 mai, en compagnie de Mike Phelan, assistant de Sir Alex. Quelques semaines plus tard, c'est un autre adjoint de Ferguson, Rene Meulensteen, qui a été remercié. Il était pourtant très apprécié des joueurs, notamment de son compatriote Robin van Persie, qui le considérait comme "un des meilleurs techniciens du monde".

Mais Moyes a voulu marquer son territoire. Il a amené dans ses bagages son bras droit à Everton, Steve Round, avec lequel il a une grande complicité. Logique. Mais le turnover ne s'est pas arrêté là puisque Jimmy Lumsden, Chris Woods et Phil Neville sont également arrivés à divers postes. L'erreur, c'est sans doute d'avoi, Moyes aurait en revanche pris seul une décision qui apparaît invraisemblable : Ozil aurait en effet été proposé à Manchester par le Real lorsque le milieu de terrain allemand a fait part de son désir irrévocable de partir. "Non merci", aurait répondu Moyes, alors focalisé sur la signature de Fellaini. Pour ce mercato jugé "désastreux" par le Daily Telegraph et "incompréhensible" par Sky Sports, faut-il blâmer Moyes ou Ed Woodward, le nouveau directeur exécutif du club ? Les deux, sans doute. Mais le tort de Moyes est de ne pas avoir imposé ses vues à Woodward, jeune (40 ans) et inexpérimenté à ce poste. D'autant que c'était l'opportunité pour lui de poser sa patte. Et Moyes n'est pas arrivé mi-juillet. Il a été nommé mi-mai. Il avait le temps de préparer son affaire.

 

Une gestion chaotique de son effectif

En une petite dizaine de matches officiels (Community Shield, Premier League, Ligue des champions, Coupe de la Ligue), ce qui frappe, c'est le fait que David Moyes semble ne pas savoir où il va. Les résultats décevants et les difficultés rencontrées dans le jeu amplifient évidemment ce sentiment, mais beaucoup s'interrogent sur la façon dont l'Écossais gère son groupe. Lors des cinq premières journées de Premier League, il n'a procédé qu'à un minimum de changements (10 en cinq journées). Mais après la défaite contre City, il semble avoir été pris de panique, avec sept changements entre la 5e et la 6e journée. Volonté de créer un électrochoc après la raclée dans le derby ? Possible, oui. Mais en passant d'une absence presque totale de turnover à une boulimie de changements, Moyes a dérouté.

Mircea Lucescu, l'entraîneur du Shaktar Donetsk, son adversaire d'hier soir, s'en est amusé et s'est même permis de faire la leçon. "J'ai analysé les derniers matches de United et noté qu'il y avait beaucoup de changements, a expliqué le Roumain. Il y a toujours quatre ou cinq nouveaux joueurs et les liens entre les joueurs ne sont pas toujours très bons. Ce turnover crée beaucoup de problèmes pour eux". Au rayon individualités, certains de ses choix intriguent. Il s'est par exemple entêté à laisser Kagawa sur le banc, souvent au profit d'un Ashley Young pourtant incapable d'apporter la créativité nécessaire au milieu. Le Japonais a enfin été titularisé contre WBA mais il est sorti à la pause. Il a du mal à masquer sa frustration. Le public d'Old Trafford aussi. À l'inverse, Rio Ferdinand a débuté l'intégralité des matches de Premier League et Ligue des champions en défense centrale. Malgré, là aussi, des performances très moyennes. Résultat, à 34 ans, il parait déjà tirer la langue. Si tôt dans la saison, c’est ennuyeux.

 

Une communication incoherente et maladroite

Un manager doit savoir maîtriser sa communication. Plus encore quand il arrive, qu'il met ses pas dans ceux d'une légende vivante et que ses débuts sont compliqués. Moyes a commis deux fautes sur la forme dans ses prises de parole. La première, quand le calendrier de la Premier League est tombée cet été. Lors des cinq premières journées, MU s'est retrouvé avec Chelsea, Liverpool et City au menu. Son pire début de saison sur le papier depuis longtemps. David Moyes n'a alors pas hésité à émettre publiquement des doutes sur l'aspect aléatoire de ce calendrier et sur la transparence du système. À demi-mots, il a accusé la Premier League de bidouiller le calendrier, sans qu'on perçoive bien l'intérêt d'une telle manœuvre. Même s'il a démenti la chose, Moyes aurait même écrit à Richard Scudamore, le patron de la Ligue, pour lui faire part de son mécontentement. Quoi qu'il en soit, cette saillie est apparue à beaucoup comme un aveu de faiblesse.

Dans un autre registre, l'autre communication ratée du technicien écossais tient à la qualité de son effectif. Au lendemain du mercato, interrogé sur la discrétion de Manchester United durant la fenêtre estivale des transferts, Moyes a répondu qu'il était "très satisfait" de son effectif, suffisant selon lui pour jouer sur tous les tableaux. Après deux mois de compétition, alors que MU se traîne à la 12e place du championnat au bout de six journées (soit sa pire entame depuis 1990), Moyes a pourtant estimé en début de semaine que son équipe n'avait pas les moyens de lutter pour la victoire finale en Ligue des champions. "Pour gagner la Ligue des champions, a-t-il estimé, vous avez besoin de cinq ou six joueurs de classe mondiale (...) Nous n'avons pas ça". Une sortie qui fait suite à l'annonce que, durant le mois de janvier, Manchester serait prêt à investir 80 millions de livres en transferts pour redynamiser son effectif. Ce qui était vrai il y a tout juste un mois ne l'est donc plus, visiblement…

EUROSPORT.FR

 

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