Publié le 26 Mar 2012 - 18:48
FRANCE

Un Sénégalais à la tête d’un réseau islamiste démantelé à Nice

photo d'illustration

Une trentaine de jeunes Azuréens recrutés par, Omar Diaby, un braqueur devenu prédicateur d’un islam radical devaient partir de Nice direction l’Afghanistan. Un contrôle d’identité le jour du départ a mis fin au projet.

 

Dans la cité Bon-Voyage, où Omar, l'ancien braqueur, s'était reconverti en prêcheur, leur destination ne fait guère de doute : "Ils devaient s'envoler pour Tunis et rester quelques mois en Libye. Mais c'est l'Afghanistan qu'ils voulaient rejoindre", raconte aujourd'hui un habitant du quartier, musulman anonyme, furieux par cette vision de l'islam qu'Omar Diaby aurait tenté d'inculquer aux "gosses de la cité". Une lecture radicale du Coran, que ce Sénégalais de 37 ans prêchait loin des mosquées. "La communauté et les imams ne l'auraient jamais laissé faire." Alors, c'est sur le terrain de foot de la cité Bon-Voyage, dans des squats du centre-ville ou sur le Net en postant des vidéos qui appellent à l'hijra et légitiment voire magnifient le jihad que Omar Diaby réécrivait son "histoire de l'humanité".

 

De quoi attirer l'attention des services de renseignement français. Membre actif, comme une demi-douzaine d'autres Azuréens de Forsane Alizza, l'organisation islamiste dissoute par Claude Guéant le 2 mars, Omar et quatre autres Azuréens sont sous surveillance depuis plus d'un an. L'antiterrorisme a commencé à s'intéresser à eux bien avant qu'un "fou de Dieu" ne vienne semer la terreur dans la Ville rose. Selon une source officielle, des "liens" auraient ainsi été mis en évidence entre Omar le Niçois et Mohamed Merah, le tueur toulousain. Mais, au-delà d'un improbable projet terroriste commun, c'est surtout cette même lecture radicale du Coran que partageaient les deux hommes. Une lecture qui ferait obligation à tout musulman vivant dans un pays impie de le quitter pour retourner en terre d'islam. Pas n'importe lesquelles. Selon plusieurs témoignages, c'est donc en Afghanistan qu'Omar Diaby devait conduire une trentaine de fidèles. Là où Mohamed, le gamin de la banlieue de Toulouse, a sans doute appris à devenir Merah le terroriste. C'est bien ce qui inquiète les autorités.

 

Une filière irakienne sur la Côte en 2005

Déjà, en 2005, à grands renforts de moyens, une autre filière, "irakienne" cette fois avait déjà été démantelée sur la Côte. Elle aussi recrutait dans les quartiers Est de Nice,mais aussi à la Californie à l'ouest et jusqu'à Vence, des candidats au jihad. À l'époque une cinquantaine d'agents de l'antiterrorisme parisien avaient été dépêchés sur la Côte. Le 9 décembre dernier, il aura suffi d'un banal mais opportun contrôle d'identité pour annuler le "voyage". Le jour même du départ prévu, Omar Diaby a été interpellé devant la gare Thiers à Nice où il venait récupérer deux "frères fidèles" prêts à le suivre en terre d'islam. Rattrapé par une vieille affaire de droit commun - un trafic de pièces de voitures remontant à plus de six ans - le prédicateur des quartiers Est est depuis sous les verrous.

 

(nicematin)

 

Section: