Publié le 17 May 2024 - 13:26
Gouvernement Sonko-Diomaye

À l’heure du partage du gâteau ?

 

Depuis sa prise de fonction officielle, le gouvernement Sonko-Diomaye accélère la cadence sur les nominations aux postes étatiques avec une grande célérité.

Comme étant dans une course contre la montre, c’est plus d’une vingtaine de nominations qu’on aperçoit à chaque conseil des ministres.

Ainsi, il faut aller vite  voire même plus vite pour “démackyer” la galaxie de la coalition Benno Bokk Yaakaar étant aux manettes depuis 2012!

De ce fait,  chaque conseil, hormis celui du 8 mai 2024, où il fallait vider auparavant certaines passations de service,  plus plusieurs pontes de l’ancien régime se font “sabrer” par le tout-puissant président Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui nomme aux emplois civils et militaires. Même si ces nombreuses defenestrations relèvent du cours normal des choses, il n’en demeure pas moins des observations puissent être faites surtout par rapport aux promesses de rupture prônées urbi et orbi par Sonko et Diomaye dans leur Projet pour une transformation systémique du Senegal.

En effet, la promesse de procéder par un appel à candidatures à certains postes stratégiques est vouée aux calendes grecques.
Et pourtant, cela a été rappelé lors du conseil de  ministres du 17 avril 2024 par le Président de la République qui avait donné instruction aux Premier ministre Ousmane Sonko en ce sens.

Selon le communiqué dudit Conseil, il avait demandé au Chef du Gouvernement, Ousmane Sonko, de « préparer un projet de décret relatif à l’appel à candidatures pour certaines hautes fonctions dans les secteurs public et parapublic ». Le président de la République avait également demandé au Premier ministre et au ministre en charge de la Fonction publique, Olivier Boucal, « de finaliser, dans les meilleurs délais, un projet de loi relatif à l’accès à la fonction publique, en vue d’assurer l’égalité des chances d’accès aux emplois et fonctions dans l’administration publique ».

Un mois après ces instructions, on se rend compte que ces promesses ne sont pas encore tenues et on assiste à un véritable partage du gâteau.

Alors que Ousmane Sonko, président du Pastef dans l’opposition avait averti qu’il n’y aurait pas de partage du gâteau une fois qu’il arriverait au pouvoir . Malheureusement, la réalité est tout autre; comme disait Chevènement “les promesses électorales n’engagent que ceux qui croient”.

De même, en parcourant les profils de certains  on s’aperçoit qu’ils ne correspondent pas aux postes qu’ils doivent occuper. Et cela fausse la rigueur professionnelle des anglo-saxons qui disent “the right man, at the right place” ou bien l’homme qu’il faut à la place qu’il faut .

En effet, rien en scrutant certains noms lors de ces nominations du 15 mai 2024, on se rend compte que c’est une récompense des partisans de Pastef et de ses soutiens. Sur ce, ce qu’on reprochait à Macky Sall, le duo Sonko- Diomaye fait peut-être pire car il n’a pas encore fait deux mois de règne.

Le gouvernement Sonko-Diomaye a-t-il connaissance des priorités de l’heure avec la hausse constante du coût de la vie?

N’est-ce pas, il avait promis de réduire les prix ce 15 mai 2024? Et jusqu’à présent, les petits “goorgolus” attendent avec impatience ces monts et merveilles promis aux Sénégalais pour un Sénégal plus juste et prospère .

Le “Jub Jubbal Jubanti” ne saurait être un slogan creux et basique mais doit traduire la volonté du peuple sénégalais qui “est fatigué” comme pour paraphraser feu Juge Keba Mbaye.

Par Abdou Fall,

journaliste-communicant

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