Un mort lors d'une manifestation d'opposants

Une personne a été tuée et dix autres ont été blessées lors de heurts, jeudi à Conakry, entre les forces de l'ordre et des manifestants protestant contre les élections législatives du 30 juin en Guinée, a-t-on appris auprès des hôpitaux.
La police a fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour disperser la foule, qui avait pris un itinéraire différent de celui agréé par les autorités et défilait sur l'une des grandes artères de la capitale, rapporte un journaliste de Reuters. Les protestataires ont incendié des pneus et se sont heurtés à des partisans du président Alpha Condé. Par la suite, des témoins ont fait état de coups de feu dans le faubourg de Bambeto, bastion traditionnel de l'opposition.
"Un homme a reçu une balle qui lui a transpercé le flanc droit pour ressortir dans la région du coeur. Il est décédé sur place", a raconté Talatou Barry, un parent de la victime, un commerçant âgé de 28 ans. Les autorités ont confirmé de leur côté la mort d'une personne en qualifiant d'obscures les circonstances de son décès. "Une dizaine de blessés ont été admis chez nous, y compris des chefs de l'opposition (...) Certains d'entre eux sont dans un état assez grave", a confié à Reuters un médecin travaillant dans une clinique privée. Des témoins affirment avoir vu de nombreux manifestants blessés emportés par des camarades.
Dans un communiqué, le gouvernement a accusé certains manifestants d'être armés de couteaux et de bâtons et imputé les violences à "des énergumènes surexcités". L'opposition reproche au chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2010, de ne pas l'avoir consulté pour fixer la date du scrutin et de chercher à truquer la consultation. Ses leaders avaient provisoirement suspendu au début du mois les manifestations pour permettre la tenue de pourparlers avec le gouvernement sous l'égide des Nations unies avant de faire marche arrière en accusant le chef de l'Etat de saboter les négociations.
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