Publié le 29 Sep 2025 - 13:35
MASSACRE DE GAZA

Les yeux braqués sur la Maison Blanche

 

Face aux vagues de condamnation et de reconnaissance de l’État de Palestine, Trump et Netanyahu se donnent rendez-vous à la Maison Blanche et promettent un plan de retour à la paix.  

 

La tyrannie d’Israël à Gaza suscite de plus en plus d’indignations à travers le monde. Rarement une telle vague de désapprobation n’a été notée contre les actes de l’État hébreu. Les derniers développements à New York, lors de l’Assemblée générale des Nations unies avec la vague de condamnations fermes contre Israël, semblent avoir mis un coup d’accélérateur au processus des négociations pour un cessez-le-feu.  

À en croire Donald Trump, un accord serait sur le point d’être trouvé avec les parties prenantes. « Il semble que nous ayons un accord sur Gaza. Je pense que cet accord permettra de ramener les otages et de mettre fin à la guerre », avait confié le président américain aux journalistes vendredi dernier. Dans la foulée de cette annonce surprenante, plusieurs médias sont revenus sur la tenue d’une rencontre ce lundi à la Maison Blanche entre Trump et Netanyahu.  

Mais que cache donc ce ‘deal’ dont le contenu semble bien verrouillé jusque-là ? Le plan américain, selon Reuters, prévoirait entre autres : « le retour de tous les otages, vivants ou morts, la fin des attaques israéliennes contre le Qatar et un nouveau dialogue entre Israël et les Palestiniens en vue d'une coexistence pacifique ».  

Rencontre à la Maison Blanche : que mijotent Trump et Netanyahu ?

Pour le moment, on n’en sait pas plus ni sur les modalités pratiques ni sur le plan pour l’arrêt du massacre à Gaza. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, lui, semble partager l’optimisme de son homologue américain suite à leurs échanges à la Maison Blanche. Avec le président Trump, il dit avoir trouvé un accord sur la manière de parvenir à un cessez-le-feu et à une paix durable à Gaza.  

« Notre rencontre a été très importante pour affirmer notre volonté de mettre fin aux massacres à Gaza. M. Trump a déclaré lors de la réunion qu'il était nécessaire de mettre fin aux combats à Gaza et de parvenir à une paix durable », a déclaré M. Erdogan aux journalistes, selon une transcription publiée vendredi par son bureau.  

D’après Reuters, la note a précisé qu’un accord a été trouvé et les deux dirigeants sont convenus « que la solution à deux États était la formule pour une paix durable dans la région, que la situation actuelle ne pouvait pas durer ».  

L’Arabie saoudite et la France à la manœuvre pour enrôler d’autres États pour la reconnaissance de la Palestine

Ces développements interviennent dans un contexte marqué par une vague de pression contre le gouvernement israélien ainsi que la reconnaissance de l’État de Palestine par plusieurs pays, même parmi les soutiens proches d’Israël. Parmi eux : trois États membres du G7 (le Royaume-Uni, le Canada en plus de la France). Plusieurs autres pays occidentaux dont le Portugal, la Belgique, le Luxembourg… Tous ces États estiment que la solution à deux États est indispensable pour restaurer la paix au Moyen-Orient.  

Cette nouvelle dynamique a été impulsée depuis la Déclaration de New York adoptée le 29 juillet, à l’issue de la conférence internationale ministérielle initiée et coprésidée par la France et l’Arabie saoudite. Les deux pays étaient également à la manœuvre pour la présentation de la résolution adoptée le 12 septembre par 142 pays, dont le Sénégal, quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et six des sept membres du G7.  

Des sources confient à EnQuête que les démarches se poursuivent sous l’impulsion pour rallier le maximum de pays à cette cause. On parle de Singapour, du Japon, de la Corée du Sud et de la Nouvelle-Zélande qui seraient tous intéressés.  

Ce que veut la communauté internationale

Pour ce qui est de la Déclaration de New York, elle repose essentiellement sur les piliers suivants. D’abord, la guerre doit cesser immédiatement et les otages libérés. Les militaires israéliens devront aussi se retirer de la bande de Gaza, l’acheminement de l’aide humanitaire garanti. La Déclaration soutient dans ce sens les efforts de médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, et condamne toute occupation, siège, amputation territoriale ou déplacement forcé de populations.  

Le deuxième point porte sur la création d’un État de Palestine souverain et économiquement viable, vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël. Il s’agira, une fois le cessez-le-feu établi, de mettre en place un comité administratif de transition sous l’égide d’une Autorité palestinienne réformée… La déclaration insiste également sur la nécessité de démilitariser le Hamas et de l’exclure de toute gouvernance de la bande de Gaza.

On saura ce lundi si le plan de Trump a pris en compte toutes ces conditions pour faire cesser le massacre.  

Microsoft bloque l’accès de certains de ses services à une unité de l’armée israélienne  

 

Après les ONG et les États, Microsoft a aussi manifesté son désaccord sur certaines pratiques de Tsahal en Palestine.  

 

Sur la pression des ONG et à la suite d’une enquête accablante publiée dans The Guardian et d’autres médias partenaires, Microsoft a pris la décision de bloquer l’accès de certains de ses outils à une unité militaire israélienne. Cette décision, précisait Le Monde, intervient au terme d’une enquête interne déclenchée au début du mois d’août, à la suite de la publication d’articles par le quotidien britannique The Guardian, le site israélo-palestinien +972 Magazine et le site d’investigation Local Call.  

Cette enquête menée par les médias avait révélé comment l’unité 8200 de l’armée israélienne a utilisé des outils de Microsoft « pour stocker des données téléphoniques interceptées à travers une surveillance large ou massive de civils à Gaza et en Cisjordanie ».  L’enquête était revenue sur les termes de l’accord liant Microsoft à l’armée israélienne. Lequel accord permettait à cette dernière de stocker des appels récoltés chaque jour sur le réseau de télécommunications palestinien.  

Il ressort de l’enquête que les renseignements militaires israéliens s’appuyaient sur Azure, le système de stockage en ligne de Microsoft, pour accomplir leur projet d’écoute clandestin, foulant au pied les droits des concernés. Selon The Guardian, un contrat a été passé entre l’entreprise américaine et l’armée israélienne pour obtenir un espace de stockage sécurisé au sein de l’infrastructure Cloud de Microsoft.  

Des allégations confirmées par l’enquête interne du géant américain. « Nous avons trouvé des preuves qui corroborent certaines parties du reportage du Guardian », a reconnu Brad Smith, président de Microsoft, dans un message aux employés publié en ligne, avant d’ajouter : « Nous ne fournissons pas de technologies destinées à faciliter la surveillance de masse de civils. »  

Brad Smith a aussi soutenu que Microsoft a passé en revue cette décision avec le ministère de la Défense israélien, ainsi que les mesures prises pour garantir sa mise en conformité. « Cela n’a pas d’impact sur le travail important que Microsoft continue de faire pour protéger la cybersécurité d’Israël et d’autres pays du Moyen-Orient », a assuré M. Smith.  

Pendant ce temps, les ONG et les sociétés civiles continuent partout dans le monde à se mobiliser pour marquer leur indignation face aux atrocités perpétrées par Israël à Gaza.  

 

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