Publié le 22 May 2022 - 22:37
HAUSSE DE LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE

Un tracteur hydraulique mis au point par des étudiants à la Daust

 

L’agriculture sénégalaise, africaine pourrait être plus compétitive. Pour y arriver, un certain nombre de préalables sont requis afin d’adapter les besoins de l’heure aux méthodes modernes. Dans ce cadre, des étudiants en cinquième année de la Dakar American University of Science and Technology (Daust) ont inventé un tracteur hydraulique qui répond aux besoins des agriculteurs.

 

Les étudiants de la Dakar American University of Science and Technology (Daust) ont fait la bonne trouvaille pour réussir la mécanisation de l’agriculture au Sénégal et dans la sous-région. Il s’agit d’un tracteur qui fonctionne à partir d’un moteur à combustion couplé à une pompe hydraulique qui va puiser de l’huile au niveau d’une tangue pour pouvoir la distribuer au niveau des deux moteurs.

Selon l’un de ses concepteurs, ‘’sa plus grande particularité est le fait qu’on peut contrôler les moteurs de façon indépendante, que ce soit à gauche ou à droite. Ce qui permet d’avoir une plus grande possibilité de rotation’’. Dans cette dynamique, Mouhamadoul Moustapha Sèye explique : ‘’C’est une machine très versatile qui permettra d’utiliser n’importe quel type ’d’impléments’. Il pourra couper, labourer, etc.’’

 Le directeur de la Daust, Dr Sidy Ndao, a rappelé, à l’occasion, la mission de son université. ‘’Daust est au Sénégal pour un objectif spécifique. C’est développer les technologies et les compétences pour que l’Afrique se développe avec la science et la technologie. Donc, quand on a conçu ce projet avec l’Isra et nos partenaires américains, nous avons pensé que nous devons apporter notre contribution au développement de l’Afrique. C’est de développer ici au Sénégal ce tracteur qui a été dessiné au Sénégal, conceptualisé et manufacturé ici au Sénégal, et cela est une nouveauté’’.

Sur la même lancée, le fondateur de l’université estime que c’est important qu’en Afrique et au Sénégal, qu’on ait ce genre de compétences et ces technologies pour les développer. ‘’Quand on parle de la maintenance, si on n’arrive pas à créer ces machines nous-mêmes, les maintenir va être un peu compliqué. Et puisque l’agriculture est très importante ici en Afrique, nous avons pensé développer ces technologies avec l’Isra et nos partenaires américains’’, a soutenu le Dr Ndao.

Pour sa part, le directeur général sortant de l’Isra a démontré qu’avec ‘’la mécanisation, on va entrer dans l’agriculture intelligente et pour cela, il va falloir compter sur les nouvelles formes d’énergie’’. Pour Alioune Fall, ‘’on peut même arriver à mettre sur pied des tracteurs solaires, puisque nous avons du soleil gratuitement. On peut développer des moteurs qui nous permettent de travailler en toute indépendance et qui devraient venir améliorer ce que les agriculteurs sont en train de faire’’. À l’en croire, ‘’le premier point de départ, c’est de comprendre d’abord ce que les agriculteurs font en termes de mécanisation, pour améliorer leur production. C’est pour cela que nous utilisons tout ce dispositif de partenariat avec des universités américaines et les partenaires sénégalais, sans oublier le secteur privé avec les artisans et autres qui doivent intervenir de manière significative, pour faire en sorte que cette technologie puisse être introduite de manière durable. La durabilité, c’est que le travail que nous sommes en train de faire soit reproduit à l’infini’’, a assuré Alioune Fall.

Pour le moment, 5 000 fermiers sont ciblés sur 5 000 ha, dans la phase pilote pour l’introduction de ce tracteur hydraulique dans les habitudes agricoles de nos paysans, afin d’augmenter leur productivité, selon l’autre concepteur, Ibrahima Diène.     

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

 

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