Une commission de plus pour tout enterrer !
Les faits semblent têtus, accablants, même si une «enquête approfondie» de quelques députés à qui on attribuerait de substantiels perdiem pendant quelques semaines, pourrait davantage éclairer la lanterne des Sénégalais sur ces brigandages généralisés qui ont abouti à de véritables crimes économiques contre les intérêts du pays.
Mais on le sait, cette propension à mettre en place des «commissions d'enquête» parlementaires est (presque) aussi vieille que le monde. L''idée de ressortir à ce moment précis les cafards purulents de la gouvernance Wade, alors que le pays est sur le point d'être brûlé, ressemble un peu trop à une grosse ficelle destinée à détourner l'attention des Sénégalais sur la réalité des choses. Il n'est pas certain que si le journal Le Quotidien n'avait pas exhumé cette scabreuse histoire de milliards de francs Cfa enfumés par un ex-ministre d'Etat de l'ancien régime dans une planque phytosanitaire, les députés de Benno Bokk Yaakaar auraient pris le soin d'ameuter la presse pour une déclaration qui méritait tout juste d'être larguée dans les adresses électroniques des journalistes. Mais voilà, en situation de crise, on se défend comme on peut !
La vérité à laquelle nous croyons est que le désastre des douze ans du Parti démocratique sénégalais (PDS) demande, pour être soldé, de la volonté politique et du courage. L'impulsion d'une action saine dont la boussole est l'intérêt général du pays ne viendra donc pas d'une Assemblée nationale, même volontariste, mais du président de la République et de la caution morale qu'il est décidé à octroyer aux services compétents de l'Etat dans cette tâche. Tout le reste ne sera que gesticulations et amateurisme.
Momar Dieng
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