Publié le 27 Apr 2022 - 21:27
JOURNALISME ET ENGAGEMENT POLITIQUE

Le Cored pose le débat

 

Retour des ‘’Cas d’école’’ du Conseil pour l'observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) ! Hier, pour la reprise, il était question d’échanger autour du journalisme et de l’engagement politique.

 

‘’Je ne peux pas répondre à la question, en disant qu'il n’est pas possible qu’un journaliste soit engagé politiquement et soit dans une rédaction. Ce que je peux, par contre, dire, moi, j’ai considéré que la pratique du journalisme obéit à des règles fondamentales. La première règle, c’est la déontologie. Il y a un certain nombre de critères fondamentaux pour collecter, traiter et diffuser de l’information. Ces règles sont universelles et sont connues dans toutes les salles de rédaction", dit d’emblée l’ancien journaliste et actuel secrétaire général du Gouvernement, Abdou Latif Coulibaly.  "C’est ce qu’on appelle le journalisme exercé dans le pluralisme. C’est la liberté de commerce et de diffusion, c’est également la prise en compte de toutes les opinions et propos qui doivent être émis par les acteurs considérés par les faits. Il y a la déontologie, qui est le rapport que le journaliste professionnel entretient avec les règles universelles qui s’imposent à lui dans l’exercice de son métier. Quels comportements il doit avoir par rapport à ces règles-là’’, a-t-il expliqué.

Pour Abdou Latif Coulibaly, eu égard à ces exigences, il lui est difficile de rester journaliste et d’être politiquement engagé. Ainsi, quand il a décidé de faire de la politique, il a tout bonnement quitté les rédactions. Pour lui, il n’est pas possible, à la fois, de respecter la déontologie dans ses prescriptions et de respecter également son éthique de travail dans le journalisme.

Abdou Latif Coulibaly est, par ailleurs, revenu sur le concept "engagement politique". "Aujourd’hui, on nous a réunis ici pour dire est-ce qu’il est possible d’être journaliste et d’avoir un engagement politique. Pour moi, il y a ce qu’on appelle les engagements conventionnels et non-conventionnels. J’ai parlé des engagements conventionnels, parce que ce sont ces engagements-là qui transforment le journaliste. L’engagement conventionnel, ça peut être dans un parti politique, dans un syndicat ou dans un mouvement d’activistes en vue de participer à la vie publique et au fonctionnement des institutions démocratiques’’, a souligné M. Coulibaly.

 Pour l’engagement politique, a-t-il poursuivi, ‘’il y a l'encadrement dans un parti politique. Il y a, dans celui-ci, trois types d’engagés : il y a les adhérents qui participent à la vie du parti ; ils cotisent leur argent. Ils sont membres structurés. Il y a également les sympathisants qui endossent et acceptent des idées politiques aussi. Et ensuite, il y a les militants. Je ne pense pas que le journaliste puisse être dans l’une ou dans l’autre catégorie et aller faire le journalisme", dit-il.

Pour son ancien confrère et actuel directeur d’Ejicom - une école de formation - la crédibilité du journaliste posera problème. "Le journaliste peut faire des efforts pour être honnête. Mais il y aura toujours ce problème de crédibilité. N'oublions pas que dans notre travail, la crédibilité compte avant tout. Et  ce qu'on risque de perdre en étant affiché politiquement dans un parti, c'est la crédibilité", a dit M. Sy. "Si vous écrivez un article en étant à l'intérieur d'un journal et connu comme membre d'un parti politique, les gens vont se dire, tout ce que vous écrivez y compris ce qui est honnête et vrai, c'est politiquement orienté. Surtout si vous écrivez sur la politique", a-t-il notamment ajouté. Prenant le cas des médias anglophones, l’ancien journaliste de BBC a fait savoir qu'il y aurait plus de transparence chez eux.

Toujours posant la problématique de la crédibilité dans le métier, M. Sy a, par ailleurs, évoqué le cas des journalistes invités à quitter les rédactions, après l'annonce de leur engagement politique.

 La conclusion de M. Sy est sans équivoque. L'engagement politique est incompatible avec le journalisme. Il pense que la liberté est à la base de ce métier. "La question de l'éthique est fondamentale… Est-ce qu’en étant là, en votre âme et conscience, vous vous dites, vous défendez l'idéal journalistique ou des intérêts partisans. Et en arrière-plan, il y aura la question de votre propre crédibilité", fait-il remarquer.

 

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