Publié le 1 Mar 2023 - 19:45

La théorie des insiders-outsiders version communication... politique

 

PREMIER ACTE

CYBERDEMOCRATIE VS CYBERDICTATURE |

Autant, nous nous intéressons aux discours. Autant, nous accordons un intérêt capital à ceux qui les portent dans l'espace public. 

Ici, nous ne parlons pas des INSIDERS ou OUTSIDERS. Le second acte les prend en charge non sans analyse.

Ici, au moyen du constat, nous parlons plutôt d'autres acteurs qui font le jeu puisque le leadership politique n'est plus une construction de soi dans le réel. Il est devenu une affaire de soi dans le virtuel parce que la décision et l'opinion sont comme un produit qui se vend et s'achète via les réseaux sociaux.

Aujourd'hui, ce sont Facebook, Tik Tok ou Twitter qui semblent donner les clés de l'affranchissement. LinkedIn est plus soft, plus soutenu.

Aujourd'hui, tout le monde est impliqué.

Aujourd'hui, tout le monde est à la fois esclave et maître. Et, le sens de la retenue compte peu. 

Aujourd'hui, à tout le monde, est demandé un compte d'un réseau chaud.

Pour cela, sont exigées une posture et une stature. Soit on y compte des supporters en grand nombre et on survit au poids douloureux voire insupportable des flèches. Soit on est mal soutenu et on essuie à tort ou à raison divers quolibets sans avoir, en retour, la possibilité de nager parmi les rois de la mer.

C'est l'ère de la cyberdictature. 

Les tenants de la cyberdémocratie n'ont pas encore réussi à imposer un rythme. Tout leur a échappé dans le jeu d'échecs. 

À preuve, si quelqu'un  décide de parler de la théorie d'insiders-outsiders, chère à Keynes, à travers un réseau social, il aurait du mal à s'imposer face à un insulteur qui, en moins d'une minute après avoir lancé son direct, peut mobiliser des milliers de likes et de vues.

Or, la théorie d'insiders-outsiders est tout ce qu'il faut pour résoudre, en partie, l'équation donnée aux décideurs et entrepreneurs pour l'emploi des jeunes. 

D'après Wikipedia, c'est un modèle qui se fonde sur une bipartition du marché du travail entre deux groupes aux caractéristiques et aux intérêts opposés. 

D'un côté, les insiders sont des salariés avec un contrat stable (contrat à durée indéterminée).

De l'autre, les outsiders sont des travailleurs précaires ou chômeurs, qui ne connaissent pas de stabilité professionnelle.

Les outsiders sont souvent jeunes et peu qualifiés ; nouveaux venus sur le marché, ils sont prêts à travailler pour un salaire moins élevé que les insiders (leur salaire de réserve est plus faible), mais on ne leur en laisse pas la possibilité. 

Cette représentation du marché du travail s'inspire du dualisme déjà observé par Paul Osterman, tenant d'un autre modèle à expliquer à travers les réseaux sociaux au cas où l'insulte du cyberdictateur serait amenée à être remplacée par l'idée, si contradictoire soit-elle, du cyberdémocrate.

SECOND ACTE | INSIDERS VS OUTSIDERS | 

Hum ! 

Pendant longtemps, la sociologie a fait d'un propos de Claude Lévi-Strauss un débat, un malentendu voire une polémique : "la fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l'asservissement". Puis, on en a fait un mémoire de maîtrise ainsi qu'une thèse doctorale. 

De la dialectique à la rhétorique, l'analyse du propos a passé au peigne fin les différentes péripéties qui meublent la fonction attribuée à la communication.

Plus tard, le lobbying s'est ajouté au réseautage pour établir des partenariats et nourrir la communication globale. 

Aujourd'hui, il y a le concept d’influenceur cher à un excellent spécialiste de la communication, Pape Sadio Thiam.

C'est un enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis et un des rares intellectuels à trouver un statut aux influenceurs.

Ces derniers sont parfois, dit-il, "sollicités à titre de marketing d’influence" mais "redoutés et incriminés d’être des fossoyeurs de l’esprit même de la démocratie".

Dans un de ses textes intitulé "le danger de l'obésité intellectuelle", il ne quantifie pas seulement les effets de la politique 2.0 sur la vie des gens. Il mesure aussi le potentiel de l'influenceur ainsi que l'immensité de "sa religion" pour le bon fonctionnement des choses

Évidemment, dans cette ambivalence, nous avons fait notre choix. 

C'est celui du bien. 

Mais… mais, que nul n'en ignore. 

Notre plume ne s'offre pas comme un présent de Noël. 

C'est plutôt une "plume de la com".

Elle sue, noblement, dans le professionnalisme. 

C'est également une plume qui puise sa teneur dans l'encrier de l'essentiel à force d'y tremper avec soin et mesure. Ce qui n'est guère le propre de certains thuriféraires et porteurs d’encensoir .

À preuve, depuis peu, des profils passent par la messagerie, nous égratignent vertement pour s'étonner du choix que nous portons en priorité sur l'analyse des discours et de ceux qui les véhiculent.

À titre d'exemple, pour un travail d’échantillonnage et de ciblage destiné à mieux expliquer une tendance de communication, ils ne sauraient cautionner notre option non pas pour les OUTSIDERS mais pour les  INSIDERS.

Ce disant, il serait important de ne pas confondre l'analyse du journaliste que nous sommes d'abord, l'analyse du communicant que qu'on est aussi et l'analyse du cabinet pour lequel nous nous investissons à titre libéral.

Bref, la casquette que nous portons en postant des textes n'est pas seulement  celle d'un analyste qui facilite la compréhension d'une information. Elle est surtout et avant tout celle d'un cabinet de communication.

La suite, en entretien direct.

Les commentaires sont libres.

Par Issa Thioro Gueye, Rufisque le 25 février 2023.

 

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