Publié le 12 May 2022 - 16:18
LASSANA DIALLO JUGE POUR VIOL A ASCENDANT ET PÉDOPHILIE

‘’Je couchais avec ma fille, parce que ma femme me prive de sexe’’ 

 

Interloqué par les aveux et l’absence de remords de Lassana Diallo qui a comparu, hier, devant la barre de la chambre criminelle pour viol sur sa fille de 13 ans et pédophilie, le parquetier lui a demandé s’il jouissait de toutes ses facultés mentales. Il a fini par requérir 15 ans de réclusion criminelle. 

 

La 2e session de la chambre criminelle de l’année 2022 a démarré, ce mercredi, à Tambacounda. Lors de cette première journée, quatre affaires étaient inscrites au rôle : assassinat, délaissement d’un enfant dans un lieu solitaire ayant entrainé sa mort et deux procès pour viol. Parmi ces derniers nommés, celui de Lassana Diallo a retenu l’attention du public. Il a été jugé pour viols répétitifs sur sa fille et pédophilie.

Dans cette affaire, les faits se sont déroulés dans la commune de Moudéry du département de Bakel, au courant du mois d’avril 2021. En l’espèce, le prévenu, qui n’est autre que le père biologique de la victime, a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec sa fille mineure, âgée à l’époque de 13 ans. Il a expliqué que sa femme le privait de sexe, c’est pourquoi il a agi ainsi. Il y a eu plusieurs viols desquels l’adolescente a contracté une grossesse. 

Lors des débats, le procureur de la République, Issa Ndoye, abasourdi, a demandé au prévenu s’il jouissait de ses facultés mentales ou s’il était sous l’emprise d’une quelconque drogue. Des interrogations auxquelles le  prévenu a répondu par la négative. ‘’Je jouis de toutes mes facultés mentales et ne souffre d’aucune maladie. Également, je ne bois pas, je ne fume pas’’, a-t-il répondu.

En effet, le parquetier trouve anormal, à la limite impossible, qu’un homme jouissant de ses facultés puisse se pencher sur sa propre fille pour satisfaire sa libido, à plusieurs reprises.

L’adolescente se présente devant la barre avec son enfant de 2 ans

La victime, devant la barre, avec son enfant de 2 ans, a raconté que son papa abusait d’elle, à chaque fois que sa maman et ses frères se trouvaient hors de la demeure. La maman de la victime, Soukhouna Diallo, a informé qu’elle ignorait le calvaire que vivait sa fille sous son nez. C’est lorsqu’elle est tombée enceinte et qu’elle a constaté la rondeur de son ventre qu’elle l’a interpellée. Mais elle est restée muette comme carpe. Hier, interrogée sur ce refus de parler, elle a expliqué qu’elle était terrorisée. ‘’Mon père menaçait de me tuer, si je pipais mot’’, a-t-elle informé.

Donc, devant le mutisme de sa fille et sur le conseil de sa mère, Soukhouna Diallo s’était résignée à laisser sa fille tranquille jusqu’à l’accouchement, pour ne pas trop la stresser. La grossesse arrivée à terme, la fille A. Diallo a accouché d’un garçon. La maman est revenue à la charge. Là, elle a réussi à lui tirer les vers du nez. Sa fille lui a révélé que le père de l’enfant n’est autre que son propre père. 

Alerté par la maman de la victime, le maire de la commune a convoqué le mis en cause. Devant l’autorité et certains notables, le prévenu a avoué les faits. La maman, insatisfaite du règlement à l’amiable de l’affaire et ne pouvant plus vivre avec son mari, s’est présentée à la gendarmerie de Moudéry pour demander le divorce. C’est ainsi que le mari a été cueilli.

Le procureur, dans son réquisitoire, a rappelé le caractère odieux de ce crime. Selon lui, rien ne justifie l’attitude du mis en cause. Il a ajouté que ce comportement est digne de celui un animal. C’est pourquoi il a demandé à la cour de faire de cette affaire un exemple, afin que certaines personnes, qui ont en leur charge des enfants, sachent comment se comporter avec eux. Il a requis 15 ans de réclusion criminelle.

Le délibéré est prévu le 11 juin 2022.

BOUBACAR AGNA CAMARA (TAMBACOUNDA)

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