Publié le 14 Oct 2016 - 03:22
LEVEE DE LA MENTION « CASAMANCE ZONE ROUGE » PAR LE QUAI D’ORSAY

La balle est dans le camp des acteurs touristiques

 

En plus des mesures prises par le Gouvernement du Sénégal pour relancer le tourisme en Casamance, il y a désormais la levée par le Quai d’Orsay de la mention « Casamance zone rouge ». Les acteurs de région sont ainsi invités à revoir la chaîne de valeur pour relancer le secteur en Casamance.

 

Le 19 février 2015, le président de la République procédait à l’inauguration des navires « Aguène » et « Diambone ». A l’occasion, il  prit l’engagement  de faire de la Casamance une « Zone touristique spéciale d’intérêt national. » « Faire de la Casamance le pôle touristique de référence de notre pays est bien possible. Et pour cela, je proclame ici et maintenant la Casamance « Zone touristique spéciale d’intérêt national », avait prononcé Macky Sall. Pour la concrétisation d’une telle décision, le président de la République avait  promis de faire voter une loi qui exonérerait de toutes charges fiscales et sociales, pendant dix ans, à tout opérateur installé ou qui désire s’installer en Casamance. La promesse a été réalisée, quelques mois après.

Cette mesure, saluée par tous, notamment les acteurs du tourisme, vise, de l’avis du président Sall, à promouvoir les investissements, à encourager la création d’emplois pour que, dit-il, la relance des activités sociales et économiques en Casamance soit une réalité. Mis en place en juillet 2913, le visa biométrique imposé aux voyageurs à l’entrée du pays a été supprimé à partir du 1er mai 2015. Cette mesure controversée, « signe de souveraineté pour les uns », « frein au tourisme pour les autres », aura tenu au moins deux ans. En plus de ces mesures, l’Etat du Sénégal, à travers le Bureau de Mise à Niveau (BMN), a lancé le 10 mars 2015 le programme de mise à niveau spécifique des entreprises de Casamance. Il s’agit, à travers ce programme, de doter les entreprises installées en Casamance « d’une force de frappe », avec comme objectif de permettre à celles-ci de se positionner au plan national, sur les marchés de l’Uemoa, de la CEDEAO ainsi qu’au niveau international.

‘’Le  tourisme n’est pas une affaire de l’Etat’’

La levée par le Quai d’Orsay de la mention « Casamance zone rouge », qui frappait la destination depuis des années, est un « pas de géant » qui vient d’être franchi dans la cadre de la relance et de la promotion du tourisme en Casamance. Cette décision, de l’avis de Jean Pascal Ehemba, président de la Chambre consulaire, « témoigne, aux yeux des opérateurs économiques de la Casamance, et plus spécialement, pour ceux évoluant dans le secteur du tourisme, de l’excellence des relations qu’entretiennent, depuis toujours, la France et le Sénégal ». Le Gouverneur de région invite, lui, les acteurs à accompagner cette dynamique de relance.

« Le  tourisme  n’est pas une affaire de l’Etat. Il relève du secteur privé. L’Etat ne met que les conditions pour favoriser un environnement propice au développement du secteur », souligne Modou Diouf, le directeur de l’Office du Tourisme de Casamance, qui a pris part à la rencontre initiée, avant-hier, par la chambre de commerce de Ziguinchor. Il invite les acteurs à s’attaquer à la « racine du mal ». Qui est, à son avis, la chaîne de valeur en place. Modou Diouf estime que, du fait du  contexte géopolitique mondial caractérisé par la menace terroriste et la rareté des ressources financières, on  ne peut plus s’attendre à un flux énorme ou de mouvement massif de touristes vers nos cieux.  « Il faut un diagnostic sans complaisance de la chaîne de valeur. Il faut penser à développer un tourisme local ou sous régional, accessible aux citoyens », soutient-il.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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