Publié le 13 Oct 2022 - 14:15
LIGUE DES CHAMPIONS -SPORTING PORTUGAL - OM

Le match référence au meilleur des moments ?

 

Logique vainqueur d’un Sporting Portugal qui s’est encore compliqué la tâche d’entrée (0-2), l’Olympique de Marseille ne s’est pas uniquement relancé dans la course à la qualification, mercredi à Lisbonne. Il a aussi réalisé une prestation collective très aboutie de bout en bout. Peut-on aller, pour autant, jusqu’à parler de match référence ? Certainement.

 

Le jeu : l’OM très sérieux, le sporting beaucoup trop nerveux

C'était du travail de pro. À Lisbonne, les hommes d’Igor Tudor ont rendu une copie très propre du début à la fin. Collectivement, les Phocéens n’ont pratiquement commis aucune fausse note, entre une arrière-garde jamais prise à défaut, une maîtrise totale au milieu et une animation offensive qui a appuyé là où ça faisait mal.

Comme à l’aller, l’OM a été grandement aidé par son adversaire, qui s’est vite retrouvé en infériorité numérique (voir plus bas). Il n’empêche, les visiteurs n’ont jamais desserré leur étreinte et ont récité leur partition avec sérieux jusqu’au bout. Réduits à dix, les Leoes n’ont pas su se remettre la tête à l’endroit et ont fait preuve d’une trop grande nervosité, ce qui a valu à Pedro Gonçalves d’être lui aussi expulsé (61e). La bande de Ruben Amorim est certainement capable de bien mieux. Mais en deux confrontations face aux vice-champions de France, elle n’a rien montré d’autre qu’une bien triste image.

Les joueurs : Harit en détona- teur, des milieux souverains

Tous les membres du onze de départ olympien ont réussi à se hisser à la hauteur de l’événement, même si on a du mal à évaluer la prestation de Pau Lopez, qui n’a quasiment rien eu à faire. Parmi les individualités qui sont sorties du lot, impossible de ne pas citer Amine Harit. Le Marocain a fait basculer le match en allant chercher le penalty (17e), puis en servant Alexis Sanchez sur un plateau (30e).

Un autre ancien Nantais, Valentin Rongier, s’est lui aussi distingué, grâce à un énorme volume de jeu au milieu et à une utilisation souvent judicieuse du ballon. Son alter ego Jordan Veretout a également livré une grosse performance. Et bien sûr, impossible d’oublier Alexis Sanchez, encore buteur et décidément indispensable devant.

Le facteur x : Esgaio, 100e cauchemardesque

Ricardo Esgaio disputait son 100e match sous le maillot de son club formateur ce mercredi soir. Il risque d’en garder un souvenir impérissable… et potentiellement traumatisant. Aligné au poste de piston droit, le joueur de 29 ans a d’abord écopé d’un carton jaune après un coup de coude dans le visage de Nuno Tavares (16e), puis a concédé un penalty dans la minute qui a suivi (17e) et a logiquement récolté un second avertissement synonyme d’expulsion (19e). Une semaine après le rouge reçu très tôt par son gardien Adan (23e), le Sporting s’est encore sabordé d’entrée. Et n’a pu éviter une nouvelle déconvenue.

La stat’ : 11

En s’imposant sur la pelouse du stade José-Alvalade, Marseille a mis fin à une période de onze ans sans le moindre succès à l’extérieur en C1. Sa dernière victoire loin de ses bases dans cette compétition remontait en effet au 6 décembre 2011. Ce jour-là, Mathieu Valbuena et consorts avaient renversé le Borussia Dortmund au Signal Iduna Park (2-3). Une autre époque, mais un souvenir ineffaçable.

La question : l’OM tient-il son match référence en europe ?

Il y a huit jours, la question pouvait déjà être émise, ou a minima être susurrée du bout des lèvres. Mais elle avait été bien vite balayée : il ne paraissait pas pertinent de parler de match référence pour cet OM-là, pourtant facile vainqueur du Sporting dans un Vélodrome à huis clos. Trop d’attentisme en début de match, trop de cadeaux, aussi, de la part des Lisboètes… Les motifs étaient tout à fait recevables. Une semaine plus tard, on ose poser à nouveau la même question. Cette fois, en revanche, on a bien envie d’y répondre positivement.

Certes, les Olympiens ont encore bénéficié de faits de jeu très favorables, et ce n’est évidemment pas négligeable. Il n’en demeure pas moins que leur prestation d’ensemble a été convaincante de bout en bout. Dans l’état d’esprit comme dans la mise en place des principes tactiques de Tudor, tout a fonctionné à merveille, face à des Portugais dépassés et, bien vite, particulièrement agacés.

Par ailleurs, le technicien croate semble avoir trouvé la bonne formule avec Mattéo Guendouzi. Positionné en soutien de l’attaquant, l’ex-Gunner apporte à la fois le danger aux abords de la surface adverse et une aide appréciable pour sécuriser l’entrejeu. C’est sans doute l’une des satisfactions majeures de la soirée, à l’issue de laquelle les Phocéens se sont replacés au deuxième rang de leur groupe, un point derrière Tottenham. Indispensable, avant le sprint final en C1. Et idéal pour la confiance, avant un Classique au Parc dimanche. Oui, Marseille a signé son match référence. Qui plus est, au meilleur des moments.

Eurosport.fr

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