Publié le 27 Apr 2021 - 05:21
LITIGE FONCIER À MALIKA

3 000 victimes comptent battre le macadam

 

Depuis 2019, le président de la République a donné la directive de rendre à 3 000 victimes de Malika leurs terres qui sont estimées à plus de 80 ha. La décision n’a pas été appliquée. Les services techniques de l’Etat sont au banc des accusés.

 

Le 23 novembre 2018, le Regroupement du collectif des propriétaires de parcelles et de champs (RC2PC) avait écrit une lettre au chef de l’État pour lui faire part des difficultés pour l’obtention d’un bail sur une superficie de 80 ha qui leur a été attribuée par le Conseil rural de Sangalkam, en 1988, et qui avait fait l’objet d’un bail au profit de la primature. Trois mois après, plus précisément le 26 février 2019, le RC2PC a reçu une réponse de la plus haute autorité du pays, annonçant qu’il a décidé la résiliation de ce bail et la restitution des terrains aux populations concernées.

Seulement, depuis lors, le RC2PC peine à récupérer ses terrains, alors que des personnes avaient déjà commencé à construire. Selon le coordonnateur Libass Diagne, c’est une injustice venant de la part des services techniques de l’Etat.

Selon lui, s’ils n’y parviennent pas, c’est parce que ces services ne le veulent pas. ‘’Il faut que le président sache que ses propres ennemis se trouvent au sein de l’Administration. Sinon, comment comprendre que des agents de l’Etat décident de ne pas appliquer une décision venant du chef de l’État ? Une chose malheureuse et très triste, car sa décision allait dans le sens de soulager la population. Il y a le sous-préfet et le préfet qui ont décidé de croiser les bras sur cette affaire. Nous le dénonçons et interpellons le chef de l’État, afin qu’il puisse savoir ce qui se passe dans cette zone’’, a tonné M. Diagne.

Il informe qu’ils ont eu vent qu’il y a un ordre de démolition de 45 ha sur les 80, dans la zone située à Malika. Mais ils ne vont pas se laisser faire. ‘’Il y a plusieurs sociétés qui disent avoir des baux dans cette partie. Mais elles vont nous trouver ici. Nous n’allons pas céder. Nous allons les défier. Nous allons nous faire entendre. Dans la semaine, les autorités religieuses comme politiques de Malika vont se joindre à nous, à travers un point de presse. La semaine prochaine, nous allons faire une marche. Nous sommes plus de 3 000 victimes. Il faut que Macky Sall nous vienne en aide. Ses agents ne font rien pour nous. Nous allons nous battre pour récupérer ce qui nous appartient, car trop, c’est trop. Cette situation est vraiment malheureuse’’, se désole-t-il.

Le maire : ‘’Les principaux responsables sont les services techniques de l’État.’’

De son côté, le maire de la commune de Malika s’est dit peiné par les difficultés que rencontre le collectif pour récupérer ses terrains. Il espère trouver une solution, le plus rapidement possible. Mor Talla Gadiaga considère qu’on ne peut pas déguerpir des gens qui ont obtenu leurs terrains légalement. ‘’On ne peut pas déshabiller Jean pour habiller Paul. Tous ceux qui ont des baux ne sont passés par le conseil municipal.

C’est déjà un vice de forme. Sur le plan juridique, je ne peux pas admettre que cela passe. Ce que j’ai toujours pensé, est que ce sont les services techniques qui veulent nous désapproprier. Cela, nous ne l’accepterons jamais. On ne peut pas vivre ici pendant 100 ans et être des étrangers sur notre territoire. Je soutiens le collectif, parce qu’ils ont raison. Je suis avec vous et dites-moi dans quelle direction tirer et je vais tirer. C’est un scandale foncier et les principaux responsables, c’est les services techniques de l’État’’, fulmine l’édile.

Les victimes comptent organiser une marche, pour réclamer leurs parcelles.

CHEIKH THIAM

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