Publié le 22 May 2023 - 12:19

Lompoul 

 

Pour freiner les agissements de l’usine GCO qui est implantée dans leur localité, les populations de Lompoul ont saisi le président de la République à travers une lettre. ‘’A l'honneur que vous nous ferez, Excellence, de prendre en considération nos préoccupations majeures, s'ajoute la délivrance que nous éprouverons à voir nos inquiétudes dissipées.

La GCO basée à Diogo, département de Tivaouane, société minière exploitant le zircon, entre autres matières, est en voie d'hypothéquer l'avenir d'une frange non moins importante de vos citoyens résidents dans les Niayes et plus précisément dans toute l'étendue de Lompoul-sur-Mer, pour ne citer que cette contrée où nous sommes nés et où nous trouvons fièrement la subsistance qui renforce notre patriotisme et nous dompte sur le droit chemin qui, nous sommes sûrs, nous conduira vers l'émergence, votre crédo.

La GCO nous soutire nos terres contre des miettes, elle ne prend en compte que l'installation (mini-forage, bassin, tuyauterie et les arbres fruitiers) alors que nous sommes maraîchers disposant de champs de légumes et non de vergers. Les propositions de la GCO correspondent tout juste à la valeur d'une récolte (trois mois)’’, lit-on dans la lettre. Pour ces populations, cette situation les plonge dans l'expectative généralisée, d'autant plus que ces terres constituent leur seule sève nourricière.

‘’Nos terres prises, nous devenons des saisonniers agricoles, à défaut de pouvoir en trouver dans les zones non impactées et dont les coûts sont exorbitants. La GCO ne prend pas en compte le foncier, la terre sur laquelle nous cultivons et sur laquelle vivaient nos ancêtres depuis plus de 200 ans. Elle convoque un à un les impactés, remet à chacun un chèque sans au préalable discuté avec le concerné, vraie dictature instaurée dans la zone en relation avec la commission départementale, même la commission choisie par les populations n'est pas associée dans l'évaluation des impacts. Une évaluation solitaire qui produit la catastrophe.

Nous ne nous opposons pas à l'exploitation du zircon et souhaitons que partout dans le pays émergent des industries, mais pas celles qui nous ruinent et nous ramènent à la période coloniale ou néocoloniale. En un mot, Excellence, nous ne sommes pas contents du traitement et de la GCO et de la commission départementale. Par conséquent, nous serions heureux d'entendre votre voix pleine d'espoir sur la situation décrite et que nous vivons amèrement. Notre patriotisme fait que nous préférons vous faire entendre notre cri de détresse au lieu d'aller vers les médias’’.

 

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