C’est un Balla Gaye 2 relaxe que la presse a rencontré, hier, à son domicile sis au quartier Golf Sud (Guédiawaye). Le fils de Double Less, pris par les visites de  courtoisie, a accepté de réagir sur les interpellations relatives à sa victoire d’avant-hier, sa forme actuelle, ses potentiels adversaires, etc. Pour sa part, Modou Lô fera face aux journalistes cet après-midi (16 h) au lac Rose.

Quel sentiment vous anime, après votre victoire sur Modou Lô ?

Je rends  d’abord grâce au bon Dieu qui m’a permis de réaliser cette belle performance. C’est vrai que beaucoup de personnes doutaient de mes capacités, en disant que je suis en fin de carrière. Mais je leur dis qu’il me reste encore beaucoup de choses à réaliser dans la lutte sénégalaise. Je répète que ma carrière n’est pas encore finie. Si c’était le cas, je n’aurais pas pu dominer un grand lutteur comme Modou Lô. Cette performance, je l’ai réalisée grâce à mon encadrement et mon staff technique. Ils m’ont beaucoup aidé dans ce combat. Le parcours d’un  lutteur ne peut pas être tout linéaire. Il est fait de hauts et de bas. J’ai traversé des moments difficiles certes, mais je n’ai pas lâché. Certains amateurs ont déjà oublié que j’ai fait des choses que de grands lutteurs n’ont pas réalisées.

Qu’est-ce que cela vous fait de battre Modou Lô à deux reprises ?  C’est 2-0 finalement, comme vous l’aviez dit avant le combat de dimanche…

C’est une victoire comme les autres. Que ça soit 2-0 ou 1-0. Cela importe peu pour moi, parce qu’il n’y a pas de petite victoire. Actuellement, je suis en train de discuter avec mon staff. Nous travaillons pour  ficeler d’autres combats.

Vous avez promis de corriger votre adversaire, à l’occasion de l’Open Press, et vous avez tenu parole. Qu’est-ce qui explique cette confiance ?    

C’est un combat que je ne devais pas perdre. Je me suis investi physiquement et financièrement pour remporter cette confrontation. J’ai consenti ces sacrifices pour rassurer mes supporters. Ils ont été inquiétés par la forme que j’ai affichée  lors de mon combat contre Gris Bordeaux. Moi-même, j’avais senti une méforme. C’est pourquoi je suis parti subir une formation intense à l’Insep de France. J’ai senti que j’ai fait une préparation de haute facture. C’est pourquoi j’ai pris le temps nécessaire pour mûrir une bonne stratégie devant me permettre de battre mon adversaire.

Pourquoi vous avez pris l’option  d’user de la bagarre dans le combat  d’avant-hier, alors que vous avez souvent misé sur la lutte simple ? 

J’avais l’intention de me bagarrer. C’est la décision que j’avais prise avant de venir, pour montrer que j’en suis capable. La raison, c’est que beaucoup de Sénégalais disaient que j’en ai pas les capacités. Aujourd’hui, j’ai démontré le contraire. J’ai usé de la lutte et de la bagarre pour battre un grand lutteur comme Modou Lô. J’avais fait autant dans d’autres combats, mais les gens ne m’avaient pas compris. Donc, pour moi, ce débat n’a plus sa raison d’être.  

Des supporters de Modou Lô estiment que leur lutteur est victime d’un complot. Pour eux, vous avez obtenu les soutiens de Moustapha Guèye, Aziz Ndiaye et Baboye. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Moustapha Guèye a été un poulain de mon père. Donc, c’est tout à fait normal qu’il me soutienne dans un  combat. Je ne comprends pas l’attitude de certains supporters. Cette réaction constitue un paradoxe, parce qu’un autre lutteur a déclaré publiquement qu’il soutient Modou Lô et personne n’a fait un commentaire. Je ne comprends pas cette attitude. Pour le cas d’Aziz Ndiaye, je le considère comme un frère. C’est n’est pas la première fois qu’il m’assiste. Il le fait depuis longtemps. Ça, c’est un faux débat. Je les invite à être fair-play. Modou Lô a perdu ce combat. Sa défaite n’est pas liée à une combine ou un complot venant d’une tierce personne. Il faut que les gens arrêtent de trouver des alibis pour justifier des défaites. Yekini, Tyson et Moustapha Guèye sont nos devanciers. Ils sont également nos références. Donc, je trouve anormal qu’on leur reproche de soutenir des lutteurs qu’ils considèrent comme des petits frères.   

Le Roi des arènes, Eumeu Sène, fait partie de vos potentiels adversaires. Mais il a soutenu qu’il ne va plus vous affronter, arguant ses deux victoires sur vous…

 (Il coupe) Eumeu Sène ne peut pas m’éviter, car la lutte est très aléatoire. Je lui dis tout simplement que c’est moi qui ai terrassé le lutteur qui l’a battu. J’ai d’ailleurs défait à deux reprises son bourreau, Modou Lô.        

Le combat Modou Lô-Eumeu Sène est ficelé. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

C’est une belle affiche. J’attends le vainqueur de cette confrontation.  Je suis prêt pour tous les lutteurs, y compris Gris Bordeaux et Bombardier. La lutte est un sport très aléatoire où aucun lutteur ne choisit ses adversaires.

PAR OUMAR BAYO BA