Le point sur la surveillance de la qualité des médicaments
Le partage des résultats de la surveillance de la qualité des médicaments antipaludiques, effectué dans huit régions, a eu lieu hier. Une occasion pour partager les résultats, les difficultés et les recommandations.
La directrice générale de l’Agence de régulation pharmaceutique (ARP) a présidé, hier, l’atelier de partage des résultats de la surveillance de la qualité des médicaments antipaludiques. La docteure Oumou Kalsoum Ndao Ndiaye renseigne que la surveillance a concerné huit régions du Sénégal : Dakar, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack, Tambacounda, Kédougou, Kolda et Ziguinchor. Effectuée du 23 août 2023 au 19 juin 2024, cette étude avait pour mission d’assurer la coordination des interventions et la planification périodique des activités de surveillance afin d’assurer la qualité des produits médicaux dans le pays.
La gamme des produits antipaludiques, d’après la Dr Ndiaye, est au nombre de 24. Le choix de l’analyse a été porté sur six molécules parmi les 24, sur un échantillonnage de 255 produits. C’était une mission qui a sillonné les huit régions avec un modèle de prélèvement typique de travail et qui a sorti 255 produits à contrôler au laboratoire. Le contrôle fait avec la technicité requise a donné une conformité globale.
Ainsi, sur les 255 produits, seulement deux ont montré un défaut de conformité, renseigne la directrice. ‘’Ce qui nous donne une satisfaction de 99 %. Et l’intérêt de ce contrôle, c’est la prise de décision réglementaire. Quand nous constatons qu’un produit ne répond pas aux normes et à la conformité, nous passons directement au retrait de ce produit. Ce qui a été fait. Les deux produits incriminés, l’artesiane injectable 60 mg et le paluva 40 (240 comprimés, boîte de 12) ont été retirés. Une note a été rédigée par l’ARP, immédiatement, pour demander à l’ensemble des acteurs et aux prestataires de retirer ce produit en attendant qu’on fasse plus d’investigations. Cela montre l’importance de cette surveillance. Il ne suffit pas de donner des autorisations de mise sur le marché (AMM) à des produits pour les faire circuler dans le pays. Il ne suffit pas d’acquérir des médicaments à travers les méthodologies ou de distribuer les médicaments sur la chaîne d’approvisionnement’’, précise la docteure Oumou Kalsoum Ndao Ndiaye.
Le contrôle, poursuit-elle, est d’autant plus nécessaire qu’un bon médicament peut entrer dans le pays en bonne qualité, mais se détériorer au cours de la distribution. Donc, ce contrôle post-marketing est un élément capital dans la surveillance de la chaîne d’approvisionnement.
En outre, pour les difficultés rencontrées durant cette mission, il a été question de ruptures de certaines molécules (SP, artéméther/luméfantrine) au niveau des sites, d'un temps imparti (10 jours) insuffisant pour parcourir deux régions par équipe et du cas particulier de Dakar avec 88 sites de collecte.
Pour les recommandations, l’étude parle de réduire le nombre d’échantillons d’antipaludiques, vu leur qualité globalement satisfaisante sur les trois dernières années, d'insister sur la recherche des impuretés, de veiller à la prise rapide d’actions réglementaires en cas de non-conformités constatées à l’issue du contrôle, de veiller à la disponibilité de tous les intrants (RS) et la qualification des équipements, d'accélérer le processus de régularisation de l’enregistrement des produits bénéficiant déjà d’une autorisation d’importation (50 %) et de diversifier les familles thérapeutiques ciblées.
CHEIKH THIAM