Publié le 2 Dec 2019 - 14:52
LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

Safietou Thiam s’émeut du sort des enfants

 

La Journée mondiale de lutte contre le Vih/sida a coïncidé, hier, avec le lancement de la campagne de mobilisation pour la prise en charge des enfants vivant avec la maladie. Mais l’avenir de ces deniers inquiète Dr Thiam, du fait de la pauvreté dans laquelle ils vivent.

 

"Prenons un enfant par la main". C’est le thème de la campagne de mobilisation lancée hier pour la prise en charge des enfants vivants avec le Vih/sida.  Celle-ci consiste à mettre fin à la souffrance de ces chérubins victimes de la maladie. Une occasion saisie hier par la directrice exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (Cnls), Docteur Safietou Thiam, pour lancer un appel aux partenaires techniques et financiers, à la communauté et aux autorités pour leur venir en aide.

A son avis, ce combat doit être une priorité pour les autorités. Car même si le traitement est gratuit, son accès pose problème, parce que les moyens de transport font défaut.

‘’Je ne peux m’empêcher de parler de ces enfants innocents vivant avec le Vih, menacés dans leur avenir, souvent isolés, parfois orphelins de père ou de mère, recueillis par des parents méritants, mais très fréquemment défavorisés et manquant de moyens. Ces enfants pour qui le traitement Arv est à portée de main, un traitement gratuit qui leur garantirait une vie sereine et prometteuse mais qui, par faute de quelques billets pour payer leur transport à l’hôpital, de quelques nourritures pour supporter ce traitement, sont menacés jusque dans leur existence. En tant que médecin et mère, je ne peux m’empêcher de me lever contre cette intolérable et criante injustice’’, dénonce Dr Thiam.

Auparavant, elle a souligné les progrès dans la lutte contre cette maladie. Mais elle reconnait que la riposte s’avère difficile, semée d’embuches, de déception et d’émotion. ‘’Au Sénégal, nous nous réjouissons des avancées significatives que notre pays a enregistrées. Ces progrès sont traduits par des résultats encourageants, notamment une baisse régulière des nouvelles infections. Une prévalence de 0,5 % et une augmentation significative des personnes sous traitement Arv qui a doublé entre 2013 et 2018. La proportion des femmes enceintes dépistées a enregistré une nette amélioration, passant de 51 à 76 % entre 2017 et 2018. Ce, même si la mise sous Arv des femmes enceintes séropositives pour réduire la transmission mère-enfant reste faible dans notre pays. Elle est passée, dans la même période, de 53 à 64 %’’.

En dépit des progrès réalisés, des défis restent à être relevés. Des résultats doivent être accélérés dans la perspective de l’atteinte des 3x 90 en 2020.  Ce qui fait dire à Dr Safietou Thiam qu’il faut supprimer les barrières sociales qui empêchent tant d’hommes, de femmes et d’enfants d’obtenir les soins dont ils ont besoin. ‘’Les enfants, les garçons et les filles particulièrement vulnérables aux Vih, sont fragilisés par la pauvreté. Les Pvvih sont encore marginalisées. Cette journée mondiale nous donne l’occasion de souligner l’importance du rôle joué par les organisations communautaires. Devant l’urgence d’accélérer les mouvements pour atteindre les objectifs fixés, il est impératif d’impliquer davantage ces organisations communautaires pour surmonter les entraves d’accès aux services de santé. Que tout le monde prenne ses responsabilités’’, prévient-elle.

Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, car le ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection, Ndèye Saly Diop Dieng, assure qu’ils vont soutenir ces enfants.

VIVIANE DIATTA

 

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