Publié le 30 May 2019 - 01:30
LUTTE CONTRE LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES

Dakar accueille le premier sommet 

 

Le rapport publié par l’Unicef, en 2016, a montré que plus de 200 millions de filles continuent de subir les mutilations génitales féminines (Mgf) dans le monde et surtout en Afrique, même si, de nos jours, la tendance est à la baisse, sauf dans des pays encore résistants comme la Somalie, le Mali et la Guinée ainsi que Djibouti. Parallèlement, chaque année, plus de 12 millions de filles sont mariées de force avant 18 ans.

Ainsi, le Sénégal et la Gambie, en partenariat avec l’Ong Safe Hand For Girls, organisent le premier sommet pour la lutte contre les mutilations génitales féminines (Mgf) et le mariage d’enfants (Me). La rencontre, qui se tiendra du 16 au 18 juin au King Fath Palace, aura pour thème ‘’Renforcer le pont entre l’Afrique et le reste du monde pour accélérer la tolérance zéro aux mutilations génitales et au mariage d’enfants, un des axes majeurs des objectifs de développement durable (Odd)’’.

Sont attendues des personnalités venant de 17 pays d’Afrique, dont des chefs d’Etat et de gouvernements, de représentants d’institutions continentales, des agents du système des Nations Unies, des organisations de la société civile, des experts, des survivantes, des leaders d’opinion ainsi que des chefs religieux et traditionnels. Au total, cette rencontre recevra cinq cents participants.

Selon Mme Ndèye Saly Diop Dieng, Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, ce sommet représente, pour toute, l’Afrique une occasion d’enclencher une dynamique continentale d’actions harmonisées et concrètes afin de mettre fin aux mutilations génitales faites aux femmes et au mariage d’enfants. La directrice de Save Hands For Girls, Jada Dukureh, renchérit que l’objectif principal de ce sommet est de traduire en actions l’engagement des Etats, des chefs religieux et traditionnels, des médias, des organisations de la société civile ainsi que toutes les femmes qui luttent contre les Mgf et le Me partout en Afrique, d’ici 2030.

Optimiste, elle poursuit que ce partenariat entre le Sénégal et la Gambie, ainsi qu’Al-Azhar Al-Sharif, sans oublier l’Onu Femmes, la Banque mondiale, l’Unfpa (Fonds des Nations Unies pour la population), sera un moment de partage et de capitalisation des expériences et de bonnes pratiques notées dans chaque pays. Jada Dukureh souligne que, d’ici 2030, ces pratiques néfastes doivent être éradiquées et inciter les Etats à créer un cadre juridique légal, mais aussi développer des stratégies innovantes.

Pour venir à bout de ce problème, selon Magatte Sy Gaye, Présidente du comité scientifique, il faudrait galvaniser l’action publique et beaucoup d’investissements pour l’élimination des Mgf et des Me par un changement radical des normes sociales et des attitudes dans les communautés. L’impact drastique de ces pratiques, violences et discriminations à l’égard des filles, seront les grandes lignes, lors de ce sommet, d’après la présidente du comité scientifique qui trouve que ce serait un bon moyen pour poser les jalons pour la création d’une alliance régionale et mondiale.

Le grand imam d’Al-Azhar, qui est considéré comme la plus haute autorité de jurisprudence islamique et jouissant d’une grande influence dans la sphère musulmane, présidera la cérémonie dédiée aux aspects religieux.

Fama Tall (Stagiaire)

 

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