''Si j’étais tombé en Gambie…''
Zoss, quels sont vos sentiments, après votre victoire sur Djiné Mory
Je suis très content d’avoir gagné ce combat et j’en profite pour féliciter mon adversaire qui n’a pas démérité. D’ailleurs ce matin (lundi), j’étais chez lui, avec sa mère et toute sa famille. Nous avons beaucoup communié et discuté. Il est convenu qu’il vienne à Dakar dans les jours à venir, dans l’écurie Door Dooraat, pour mieux maîtriser les rouages de la lutte avec frappe qui ne se pratique pas en Gambie, et pourquoi pas devenir un grand lutteur au Sénégal. En tout cas, on va s’y atteler au niveau de l’écurie. J’en profite pour remercier tout le peuple gambien qui m’a réservé un accueil royal.
Quels étaient les enjeux de ce combat pour vous?
Toute défaite m’était interdite, parce que je connais la mentalité des lutteurs sénégalais. C’est sûr que si j’étais tombé, tous les lutteurs qui doivent m’affronter refuseraient, en disant que c’est un petit lutteur de rien du tout, qui n’a jamais pratiqué la lutte avec frappe, qui m'a battu. Ma valeur marchande aurait diminué et le nombre de mes adversaires réduit.
Sachant tout cela, pourquoi avez-vous malgré tout accepté ce combat? Pour de l’argent?
C’est vrai qu'on m'a bien payé pour ce combat, mais ce n’est pas ce qui a compté avant tout. J’ai accepté, parce que c’est une façon d’aider les Gambiens à faire la lutte avec frappe. Et l’histoire retiendra que je suis le premier Sénégalais à être venu en découdre avec un Gambien en lutte avec frappe. C’était une belle journée, tous les Gambiens ne parlaient que de cela et ont cru jusqu’au bout que leur meilleur lutteur pouvait me battre. C’était bien et l’ambiance était là, comme au pays. Pour mon avenir dans la lutte, je suis en négociation avec des promoteurs et je compte redescendre dans l’arène dans peu de temps. J’ai entendu que Baye Mandione, qui a fait le déplacement, m’a minimisé, je ne vais pas lui répondre et je ne vais défier personne. Mes adversaires se connaissent. Sinon, une revanche contre Papa Sow n’est pas à l'ordre du jour.
KHADY FAYE