Publié le 9 Oct 2013 - 04:15
MALI

Les islamistes du Mujao dynamitent un pont au sud de Gao

 

 

Au lendemain d'une attaque perpétrée à l'arme lourde par des islamistes à Gao, un pont a été dynamité mardi dans la localité de Bentia, non loin de la frontière avec le Niger. Le Mujao a revendiqué l'attentat.

Des islamistes du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ont dynamité mardi 8 octobre un pont dans une localité du nord du Mali située au sud de Gao, près de la frontière avec le Niger, a appris l'AFP de sources civile et policière.

"Au nom de tous les moujahidine, nous revendiquons les attaques contre les mécréants à Gao, et l'attaque contre le pont qui doit servir à transporter en terre d'islam les ennemis de l'islam", a déclaré dans un message à l'AFP Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao.

 

"Notre ennemi est la France"

 

"Les attaques contre les ennemis de l'islam vont continuer", a-t-il ajouté. "Nous n'avons rien contre les civils. Notre ennemi est la France qui travaille avec l'armée du Mali, du Niger, du Sénégal, de la Guinée, du Togo, contre les musulmans".

"Tôt ce matin, trois islamistes ont débarqué à moto, dans une petite localité malienne située à la frontière nigérienne, dans laquelle se trouvent deux petits ponts, un ancien et un nouveau, qui permettent de traverser le fleuve Niger", précise Serge Daniel, le correspondant de FRANCE 24 à Bamako. "L’intention des islamistes étaient de dynamiter les deux ponts. Deux déflagrations ont été entendues mais un seul pont a été détruit", explique le journaliste.

Lundi, des islamistes avaient déjà tiré à l'arme lourde sur Gao, principale ville du nord du Mali, soit neuf jours après un attentat-suicide dans l'autre grande localité de la région, Tombouctou, signe de la présence persistante de poches islamistes armées actives au Mali.

 

Des islamistes toujours actifs

 

Ces actions des islamistes armés sont la preuve qu'une partie d'entre eux restent actifs dans le nord du Mali, en dépit de l'intervention militaire franco-africaine initiée par la France en janvier pour les chasser de cette région qu'ils ont occupée pendant dix mois en y commettant de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique).

L'armée française, qui au plus fort de son intervention a envoyé plus de 4 000 hommes au Mali, y reste présente à hauteur d'environ 3 000 soldats, avec pour objectif de les réduire à un millier d'ici à la fin de l'année. Ils interviennent aux côtés de l'armée malienne en pleine recomposition après sa débâcle dans le Nord face aux groupes islamistes liés à Al-Qaïda et aux rebelles touareg, ainsi qu'en soutien à la force de l'ONU (Minusma), actuellement composée de quelque 6 000 hommes.

"La stratégie des islamistes est claire : face à l’implacable dispositif militaire français et africain, il faut faire de la guérilla, commettre des attentats, et on le voit, ils ont encore des armes", conclut Serge Daniel.

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