Publié le 15 Dec 2022 - 14:58
MONDIAL 2022 / DEMIES /FRANCE-MAROC (2-0)

La france est encore en finale !

 

Après 90 minutes de baston intense face à des Marocains déjà héroïques, l'équipe de France a su rester soudée et efficace pour valider sa place en finale de Coupe du monde. Ils ont une étoile, ils ont deux étoiles, ils veulent la troisième étoile.

 

Vous pouvez le retourner dans tous les sens : la France est pour la seconde fois d'affilée en finale de la Coupe du monde. Vous pouvez tout écrire après ça, tout analyser, tout épier, tout sous-peser, rien ne peut minimiser une telle performance. On aura tout le temps de se projeter sur l'Argentine de Messi, mais il faudra d'abord se rappeler cette demi-finale intense et crispante où le Maroc a poussé l'équipe de France dans ses retranchements, malgré l'ouverture du score assez précoce. Il aura fallu ensuite faire le dos rond et encore se reposer sur l'influence de Kylian Mbappé, impliqué sur les deux buts pour voir à la fin du bal ces jolis musiciens être récompensés, et la belle solidité du trio Lloris-Varane-Konaté. Alors maintenant, dansez.

Theo et des bas

Pousser les portes du grand chapiteau d’Al-Bayt, c’est laisser ses problèmes à l’entrée, qu’ils soient politiques, logistiques ou médicaux. Emmanuel Macron en tribune d’honneur, des places vacantes malgré les galères monumentales de distribution, Rabiot et Upamecano pas remis de leur coup de froid : tout ça ne compte plus, si ce n’est qu’une tenue correcte est exigée. Les Bleus s’avancent sur la piste à pas de velours, laissant les sifflets marocains glisser sur eux, et posent une grande séquence de possession pour montrer qu’ils sont en phase avec l’animation sonore. Moment où Raphaël Varane décide d’envoyer une longue ouverture qui fait valser El Yamiq et danser Griezmann. Le beau blond se déhanche, sert Mbappé qui se fait refouler par deux fois, mais finit par faire croquer son pote Theo Hernandez, pouvant rabattre le ballon dans les filets d’un geste aussi fluide qu’acrobatique (1-0, 5e). Les Lions menés pour la première fois de la compétition, les Bleus ont pris le contrôle de la sono.

Si Azzedine Ounahi attrape encore tous les regards avec une frappe enroulée sauvée par Lloris, le poteau trouvé par Olivier Giroud après un beau dégagement d’Ibrahima Konaté cogne un peu plus sur leurs têtes. Le chef de meute Walid Regragui s’est planté sur son plan de base à cinq défenseurs, avec un Saïss sur une jambe. Alors plutôt que de s’entêter, le coach essonnien sort son capitaine et repasse à quatre. Son ballet retrouve de sa superbe, frottant les chevilles bleues à plusieurs reprises et trouvant des espaces d’expression. Mais quand Amrabat aère la pièce, Konaté est toujours là pour fermer la fenêtre au nez de Hakim Ziyech. Si d’un côté Mbappé et Giroud ne peuvent profiter des shots payés par Tchouaméni, Varane ne touche pas assez le corner au premier poteau, et ce sont finalement les guerriers de l’Atlas qui prouvent juste avant la pause leur férocité sur coups de pied arrêtés, notamment avec ce retourné de Jawad El Yamiq que Lloris va chercher à la base du poteau.

C’est dans la boîte

Quand les stroboscopes marocains se rallument, les faiblesses bleues apparaissent. Hernandez et Koundé se font avoir à chaque remise intérieure de leur vis-à-vis, et il faut un nouveau sauvetage de Konaté pour empêcher Attiat-Allah de trouver En-Nesyri (qui n’aura touché au total que trois ballons dont deux engagements). De l’autre côté, Kylian Mbappé est secoué en fin de course par Sofyan Amrabat, s’empale sur Bounou et se fait arracher les lacets par son besta Achraf Hakimi.

L’entrée de Marcus Thuram, au bon souvenir de Lilian, fait du bien, et le fiston est proche de rabattre un coup franc de Griezmann dans le cadre, mais la pression est constante, bien que Hamdallah fasse une fleur en ne profitant pas d’un duel perdu par Tchouaméni. Les Bleus auront moins de remords pour éteindre la lumière et ramasser les derniers verres. Fofana percute, trouve Mbappé qui fixe autour de lui quatre défenseurs, et c'est une nouvelle frappe contrée qui profite à un copain : Randal Kolo Muani, entré quelques secondes plus tôt, n'a plus qu'à la pousser au fond (2-0, 79e) et envoyer, après les derniers assauts rouges (dont un repoussé sur la ligne par Koundé), les Bleus vers leur deuxième finale consécutive. Et si c'était ça, le sens de la fête ?


France (4-2-3-1) : Lloris - Koundé, Varane, Konaté, Hernandez - Tchouaméni, Fofana – Dembélé (Kolo Muani, 78e), Griezmann, Mbappé – Giroud (Thuram, 65e). Sélectionneur : Didier Deschamps.

 Maroc (5-4-1) : Bounou - Hakimi, Dari, Saïss (Amallah, 21e puis Ezzalzouli, 78e), El Yamiq, Mazraoui (Attiat-Allah, 46e) - Ziyech, Ounahi, Amrabat, Boufal (Aboukhlal, 67e) - En-Nesyri (Hamdallah, 67e). Sélectionneur : Walid Regragui.

 

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