Publié le 15 Mar 2014 - 02:09
NDICK DIOUF, PRÉSIDENT DU TRIBUNAL DÉPARTEMENTAL DE PIKINE

La bigamie, ''un problème réel au Sénégal''

 

Si on en croit le président du Tribunal départemental de Pikine Ndick Diouf, de nombreuses femmes sont en situation de bigamie dans ce pays sans le savoir. Il s'exprimait hier lors d'une cession de formation des para juristes organisée par l’Association des juristes du Sénégal. Selon le magistrat, la bigamie est un problème réel au Sénégal, mais malheureusement le droit de la femme n’est pas trop vulgarisé.

‘’La loi au Sénégal dit que toute personne majeure peut se marier, selon une coutume en vigueur. Son choix et le mariage sera valable, même si l’officier d’état-civil ne l’a pas célébré. Une fois que le mariage est valable, la loi recommande aux époux d’aller le déclarer, dans les 6 mois. S’ils ne le font pas, ce n’est pas une clause qui invalide le mariage.

Mais, il n’y a pas encore d’acte de mariage''. Toutefois, dans ce cas de figure, même si le mariage est valable, ''il ne peut pas se poser à l’État, ni aux collectivités publiques, s’il n’y a pas d’acte de mariage'', prévient le magistrat. En effet, affirme-t-il, ''depuis 1972-73, date d'entrée en vigueur du code, aucun mariage au Sénégal ne peut être dissout si ce n’est devant le juge. Même si les époux s’accordent pour mettre fin au mariage''.

Selon lui, les époux sont tenus d’aller voir le juge pour que le mariage soit dissout. ''C’est ce qu’on appelle le divorce par consentement mutuel''. Si, c’est un divorce à l’initiative d’un des époux, ''c’est un divorce contentieux. Et ce dernier ne peut jamais sortir du mariage, sans avoir le jugement de divorce''.

D'où ce constat : ''Au Sénégal, du côté des hommes, cela ne pose pas de problèmes. Ils prennent l’initiative de répudier leurs femmes, car ils ont droit, du côté des musulmans, d’en avoir jusqu’à 4. L'homme peut se marier immédiatement, alors que la femme ne peut pas le faire, car le mariage n’est pas dissout, ni le divorce prononcé. Dans ce cas, si elle trouve un autre mari, on l'accusera de bigamie. C’est une infraction au nom de la loi, car étant réprimé par la loi pénale. Une chose que les femmes ne comprennent pas.''

Sur un autre registre, Ndick Diouf a plaidé pour l’informatisation de l’état-civil. ‘’L’informatisation de l’état-civil, dit-il, est un projet salutaire, que l’on souhaite vraiment arrivé à terme. Avec l’informatisation, on aura la possibilité d’identifier tous les actes faux et de les retirer de l’état-civil. On aura un état civil fiable''.  

CHEIKH THIAM

 
 
 

 

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