Publié le 14 Jul 2013 - 15:55
NDOGU AU PALAIS AVEC LES ÉDITEURS DE PRESSE

Macky Sall s'engage à effacer la dette fiscale de la presse

 

Les éditeurs de presse ont été conviés vendredi à un copieux ndogu* au palais de la République. Au menu des discussions, il y avait, entre autres, la lancinante question de la dette fiscale. Le sujet a été introduit par Madiambal Diagne, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal. Le patron du groupe Avenir communication a pris la parole au nom de tous les patrons de presse présents à la rencontre. Il est largement revenu sur la situation de la presse nationale étranglée par cette dette fiscale. Son plaidoyer a eu un écho favorable auprès du président de la République Macky Sall qui s'est montré disposé à apurer cette dette.

En prenant la parole, le président Sall a donné l'assurance que son gouvernement suivait de très près la situation de la presse. Il a ainsi pris l'engagement que les services compétents vont se pencher sur les mécanismes de cet apurement. En 2011, sous Wade, cette dette avait été effacée à hauteur de 6 milliards. Mais force est de constater qu'elle s'est reconstituée, puisque la dette fiscale des entreprises de presse s'élève aujourd'hui à 7,5 milliards de FCFA.

La RTS doit 4,5 milliards à l'État

Toutefois, selon les chiffres donnés par le ministre du Budget, ce sont les médias du service public qui sont de loin les plus endettés, avec une ardoise de 5,2 milliards FCFA. La RTS vient largement en tête avec une dette de 4,5 milliards. Le Soleil, avec 700 millions, suit de loin. Parmi le privé, c'est le Groupe Walfadjri qui décroche la timbale, avec une ardoise de 798 millions. D'ailleurs le PDG du groupe, Sidy Lamine Niass, a brillé par son absence. Le Groupe Futurs Médias doit la bagatelle de 734 millions au Fisc, tandis que le groupe Com7 doit plus de 300 millions à l'État. Cette dette est essentiellement constituée de retenus sur salaires et de non reversement de la TVA. Une donne qui a, d'ailleurs, fait réagir le président Macky Sall qui a pointé « un problème de gestion ». À ce propos, il s'avère qu'une subvention de 10 milliards avait été accordée à la RTS, en 2009. Toutefois, l'argent, destiné à l'investissement, a plutôt été utilisé pour le fonctionnement.

Nécessité de réguler

Pour pallier ces impairs, il est  question de mettre en place un centre de gestion agréé, afin d'aider les entreprises de presse.  Cette question du management des entreprises de presse soulevée  par le Premier ministre Abdoul Mbaye en a appelé d'autres, notamment, la situation de l'audiovisuel. À ce propos, les éditeurs ont posé sur la table la question des redevances élevées. Cette rencontre s'est déroulée en présence des membres du cabinet du président de la République. Étaient également présents le ministre du Budget Abdoulaye Daouda Diallo, le Premier ministre Abdoul Mbaye, le directeur des Impôts et Domaines Amadou Bâ, le ministre de l'Économie et des Finances. En mettant en avant les efforts faits par l'État, le Président Sall a exhorté la presse à assumer ses responsabilités, en l'invitant à un rendez-vous ''du donner et du recevoir''. Le chef de l'État a aussi fait état du nouveau Code de la presse et de la nécessité de réguler le milieu de la presse (pléthore d'organes de presse) qu'il a assimilé aux partis politiques.   

Sauver l'APS

Le problème de l'Agence de presse sénégalaise (APS) s'est invité à la rencontre entre le président Macky Sall et les patrons de presse, ce vendredi. L'APS traverse depuis quelque temps des difficultés liées à la grogne de ses travailleurs pour des retards de paiement de salaire, mais aussi et surtout à la vétusté de ses locaux qui chaque jour menacent de s'écrouler sur ses occupants. Le Directeur général de l'APS a donc exposé la situation au chef de l’État, qui s'est ému du problème tout en exigeant que l'APS quitte immédiatement ses locaux actuels, pour des raisons de sécurité.

 

*Ndogou : rupture du jeûne

EnQuete

 

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