Publié le 21 Apr 2013 - 16:32

Où va notre démocratie ?

Les fondamentaux de l’État de droit sont constamment violés et les prémisses d’une dictature reste avérées. Monsieur Sall, c’est vrai vous avez perdu votre verni libéral en vous entourant d’ennemis de la liberté et de la stabilité. Votre accession à la magistrature dans des conditions les plus démocratiques, saluée par le monde entier est aujourd’hui enseveli dans les décombres de la violation des droits de l’homme et des libertés individuelles, des principes fondamentaux qui régissent la marche d’une bonne société.

 

Monsieur le Président,

 

''Si l’État est devenu un enfer c’est que l’homme a voulu en faire un paradis'', Hölderlin.

En voulant effacer Wade des tablettes de l’histoire, votre régime risque d’enfoncer notre démocratie dans des querelles intestines. Il faut reconnaître que Wade est la légende vivante du panafricanisme et que son œuvre résistera au temps. Aujourd’hui, la prolifération des marchés de gré à gré, l’arrogance de vos compagnons et quotataires, n’augurent rien de bon pour les années à venir. Les nominations familiales, socles de votre stratégie de conservation du pouvoir indisposent les démocrates de ce pays. Le manque de vision traduit l’absence de solutions aux problèmes des Sénégalais, ce qui structure les démarches les plus gauches de votre magistère. Le manque de leadership a fini par faire de notre pays la plaque tournante du diktat des institutions internationales.

 

Votre prédécesseur avait réussit la désintermédiation passage obligatoire du progrès et de l’émergence contre le retour de l’axe (Dakar-Paris -Washington) nous rappelant le fameux commerce triangulaire et le retour de la puissante pompe aspirante de nos ressources économiques. La relégation de la jeunesse au second plan est un signe que votre magistère s’inscrit dans une logique d’errance qui ne produira que des artifices. Le programme fictif ne vous permet d’asseoir aucune possibilité si ce n’est de démanteler les acquis des régimes précédents. Le silence sur les APE que votre prédécesseur a combattus avec véhémence illustre votre complicité pour détruire les intérêts de l’Afrique en faisant triompher les lobbies économiques. La nomination à la tête du NEPAD est un camouflet pour vous rappeler que votre prédécesseur, un visionnaire est légende vivante et un bâtisseur reconnu. L’arrogance envers nos marabouts et hommes religieux prouve nettement que vous êtes capables de sacrifier votre patrie pour les beaux yeux de l’Occident. Le manque d’expérience et de poigne illustre votre acharnement sur les acquis démocratiques obtenus de haute lutte (bourses des étudiants, subventions, vignettes, taxes, etc.).

 

Votre perception du progrès est en panne Monsieur le Président.

 

Votre souhait de créer une société nationale de sécurité qui n’est autre qu’une milice privée. Quel est le statut de cette milice ? Une police privée ou un groupe armée à la solde d’un Président ; une imitation des SS nazis qui ont semé la terreur en Allemagne hitlérienne. Nos forces de sécurité et défense reléguées au second plan doivent se sentir trahies. Légaliser une milice d’autodéfense ne fait que confirmer les soupçons d’une dictature avérée. Sachez que la puissance dictatoriale de Staline, d’Hitler, de Mussolini, de Bokassa n’a pas survécu à l’épreuve de la liberté et de la résistance. L’incapacité à maintenir le cap économique, tracé par Wade, dans une situation de crise illustre bien que vous étiez suffisant Premier Ministre mais un chef d’État limité. Les errements et tâtonnements, depuis plus d’un an, privent l’Afrique d’un avocat engagé capable de résister face aux convoitises des puissances prédatrices qui vampirisent nos économies.

 

 

L’attitude à violer les clauses de la CEDEAO traduit votre mépris de l’urgence de l’unité Africaine. ''S’unir ou périr'' n’a aucune valeur chez vous et les prémices d’un pays relégué au second plan ne vous préoccupent guère. En vous entourant de laudateurs, de recyclés politiques, de cadavres communistes, socialistes, d’encagoulés de la société civile, vous continuerez d’enfoncer notre pays, de ruiner les espoirs et de compromettre nos chances d’émergence. Les conseils de ministres décentralisés sont une contradiction avec les promesses que vous aviez faites au Peuple. Ils ressemblent plus à du tourisme gouvernemental. Monsieur le Président, vos fonds de développement (Fongip, Fonsis) brandis lors de la campagne restent une pure invention de l’esprit. A l’heure actuelle, excellence, vous peinez à payer les salaires, la dette intérieure n’a point reculé. La bourse familiale, la Couverture Maladie Universelle, présentent des lacunes et des incohérences que vous-mêmes vous ignorées.

 

 

Monsieur le Président, on développe un pays par le travail et non par l’assistanat et la dépendance. En ruinant notre indépendance, vous sacrifier l’espoir de toute une nation. La propriété privée, le secteur privé national, la liberté, sont des piliers du libéralisme que vous mettez à terre. Votre prédécesseur, théoricien et praticien d’un libéralisme social aux puissants ressorts, avait tracé la voie de l’émergence et engagé la résistance avec les puissants lobbies de prédation. Vous n’avez crée aucun concept, aucun programme, aucune idée. Cette réalité contraste avec le génie de Wade d’ériger l’audace, l’ingéniosité et la résistance au cœur de son projet politique libéral novateur. Les infrastructures et les structures de développement sont des preuves tangibles qu’il a accompli l’une des missions les plus compliquées en période de crise. Jadis vous le compariez à Napoléon.

Vos banquiers ont déjà asphyxié notre économie nationale et les familles éprouvées sont au fond du gouffre. Vous avez vécu sous l’ombre du géant Wade et vous avez participé à sa diabolisation et à la tentative de démantèlement de son immense œuvre, en vain.

 

Monsieur le Président,

 

Les africains ont toujours combattu et démantelé leurs héros avant de les réhabiliter. Kwame, Sankara, Lumumba. Manipulés par un Occident aux intérêts démesurés, des chefs d’États africains deviennent des fantoches. Le PDS, aujourd’hui, attaqué et agressé, est le socle qui vous a porté et propulsé. Les épreuves de 1974 à nos jours constituent de puissants ressorts, bases de notre engagement et de notre résistance face à l’oppression. Mère de plus de 48 partis politiques libéraux d’Afrique, pivot de l’Internationale libérale, vainqueur du redoutable régime socialiste, le PDS reste attractif. Son odyssée n’est pas encore achevée. Ce n’est pas en se calfeutrant au Palais, en dégustant l’art culinaire ou en s’adonnant à des promenades pédestres et vespérales et en faisant le tour du monde en touriste qu’on parvient à trouver des solutions pour son pays.

 

Très respectueusement

 

Dr Malick Dieng

Directeur de l’Institut Libéral

Chargé des relations internationales du PDS

Délégué au Comité Exécutif de l’Internationale libérale

 

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