‘’Je vais faire dégager Idrissa Seck de la tête du parti’’
Le parti Rewmi file tout droit vers la scission. Son leader Idrissa Seck fait face à une contestation dirigée par son ancien porte-parole, Oumar Sarr. Ce dernier, au cours d’une Assemblée générale constitutive tenue ce week-end end à Dakar, a lancé un cadre dénommé Groupe pour la refondation de Rewmi (Gr. Rewmi). Avec pour objectif d’aller prochainement en congrès, ‘’pour déboulonner Idrissa Seck et élire un nouveau bureau’’.
Le feu couve au Rewmi. Le parti d’Idrissa Seck fait face à une rébellion dirigée par le député Oumar Sarr. Ce dernier a lancé ce week-end au cours d’une Assemblée générale constitutive tenue à Dakar, une plate-forme dénommée Groupe pour la refondation de Rewmi. Ce cadre de contestation du leadership d’Idrissa Seck à la tête de Rewmi regroupe d’anciens membres du parti qui, frustrés, avaient fini par claquer la porte comme l’ancien secrétaire national du parti, Waly Fall. ‘’Quand j’ai pris cette initiative, j’ai d’abord fait appel à tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, avaient claqué la porte du parti pour avoir été marginalisés ou frustrés’’, confie l’ancien porte-parole d’Idrissa Seck. Mais Oumar Sarr ne compte pas seulement sur le soutien des ‘’bannis’’.
Il rallie également à sa cause des membres actifs du parti tels qu’Oulymata Ly, membre fondatrice de Rewmi et Dr Alassane Ndiaye ainsi que d’autres tels que Moussa Diaw Dieng, qui avaient gelé leurs activités jusque-là,. C’est dire que cette fronde est agitée par des membres authentiques de Rewmi qui disent toujours appartenir au parti mais ne partagent plus la ligne de conduite adoptée par Idrissa Seck qui, selon eux, considère le parti comme son propre patrimoine. ‘’Rewmi est un patrimoine matériel d’Idrissa Seck’’, persifle Pape Abdoulaye Sarr. Selon le responsable des jeunes du Gr. Rewmi, ‘’dans ce parti il n’y a pas de démocratie interne non seulement au sein de ses instances, mais jusque dans tous ses démembrements au niveau national’’. Une situation qui justifie, selon lui, la création du Gr. Rewmi en vue de créer les conditions d’une refondation du parti qui va désormais être mis entre les mains d’un autre ‘’moins imbu de sa personne’’, plus ‘’ouvert’’ et plus ‘’démocrate’’.
Il faut souligner qu’à l’issue de cette Assemblée générale constitutive qui a mobilisé beaucoup de militants et sympathisants de Rewmi, une résolution a été adoptée. Dans celle-ci, Oumar Sarr et ses camarades frondeurs, ‘’considérant les échecs récurrents de Rewmi depuis sa création, à travers les différentes consultations électorales et qui relèvent inéluctablement des carences manifestes de stratégies illusionnistes et individuelles d’Idrissa Seck’’, regrettent fortement ‘’les départs massifs de presque tous les membres fondateurs dont leur bravoure et leurs sacrifices héroïques furent déterminants dans la vie du parti’’.
Dénonçant ainsi ‘’le piètre management des femmes, des hommes de valeur du parti, par une gestion clanique et par une violation constante des textes et règlements du parti par son président’’, les camarades d’Oumar Sarr qui disent souffrir de l’accaparement de l’appareil de Rewmi par une minorité de parvenus, militants ‘incultes de la 25ème heure’’, sont convaincus de la ‘’nécessité de remobiliser et de remotiver les valeureux et dévoués militants ayant toujours manifesté une adhésion aux idéaux et principes cardinaux à l’origine de la naissance du parti’’. Ainsi décident-ils non seulement de ne plus reconnaître le leadership de Idrissa Seck jusqu’à l’organisation d’un congrès de refondation et de rectification, mais de soutenir le directoire du Gr. Rewmi sous la conduite d’Oumar Sarr, dans son entreprise de rassemblement et de mobilisation des militants et responsables de base à travers une grande tournée nationale de sensibilisation et de soutenir l’ouverture d’un siège social fonctionnel du parti Rewmi à Dakar permettant aux militants de retrouver leur dignité et un cadre d’échange.
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Idy-Oumar Sarr, genèse d’un clash Le clash entre Idrissa Seck et son ancien porte-parole remonte en effet à la dernière rentrée parlementaire. Après avoir claqué la porte de la mouvance présidentielle réunie dans la coalition Benno bokk yaakaar (Bby), le président de Rewmi, Idrissa Seck avait voulu créer son propre groupe parlementaire au sein de l’hémicycle. Seulement, il n’a pas pu s’entendre avec Oumar Sarr sur les modalités de mise en place de ce groupe parlementaire. Devant la volonté d’Idrissa Seck de confier la présidence de ce groupe au parti de Mamadou Diop Decroix, And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) et la vice-présidence au Front pour le socialisme et la démocratie (Fsd/Bj) de Cheikh Bamba Dièye, Oumar Sarr avait opposé un niet catégorique. En arguant du fait que le Rewmi qui avait plus de députés que ces deux partis, devait au moins garder la vice-présidence de ce groupe parlementaire pour que ses députés ne soient pas la risée des autres groupes à l’hémicycle. ‘’Si j’avais accepté cette proposition, mon ami Moustapha Diakhaté pourrait se moquer de moi’’, rouspète Oumar Sarr qui dit avoir fait tout capoter pour préserver sa propre dignité et celle de son parti, le Rewmi. C’est ainsi le début d’une mésentente entre Idrissa Seck et son ancien porte-parole. Et Oumar Sarr, à la suite de ce différend, a tout bonnement jugé utile de geler ses activités au parti pendant neuf (9) mois au terme desquels il a finalement pris l’initiative de mener le combat en interne pour, dit-il, mettre à la tête du parti ‘’un autre leader plus démocrate et plus soucieux des intérêts du parti et non de ses propres intérêts ou de ceux de son clan’’. |
ASSANE MBAYE
