‘’Quelle est cette société où la petite fille ne se sent plus en sécurité entre les bras de son père ?’’

Lors de son discours aux festivités marquant la célébration de la Journée de l’enfant africain, hier à Fatick, le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack a regretté les trafics de tous ordres qui mettent en cause les enfants.
‘’Célébrer l’enfant africain est une initiative heureuse, quand on voit tous les abus dont il est objet : exploitation économique avec les phénomènes inacceptables des enfants mendiants appelés abusivement talibés, des enfants travaillant avant l’âge, exploités sexuellement ou l’exploitation des enfants dans l’émigration clandestine’’, a d’emblée déclaré le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack, un ressort qui couvre 5 régions, lors de son allocution à la Journée de l’enfant africain fêtée, hier, à Fatick.
Ousmane Kane a ainsi rappelé que la société africaine, en mettant en avant l’adoption des textes internationaux, avait imaginé la mise en place de mécanismes qui devaient accompagner l’enfant à toutes les étapes le préparant à devenir adulte. Toutefois, signale-t-il, aujourd’hui, tous les verrous de ce mécanisme ont sauté, de sorte que le mineur se trouve en nécessité de protection de l’Etat, mais aussi des citoyens.
‘’Il faut protéger l’enfant contre lui-même, pour lui éviter les multiples sources de médisances auxquelles il est confronté. Quelle est cette société où la petite fille ne se sent plus en sécurité entre les bras de son grand-père ? Quelle est cette société où l’enfant ne se sent plus en sécurité entre les bras de son père qui peuvent l’utiliser à des fins purement sexuelles. C’est un constat que je tire des nombreux dossiers mettant en cause l’ascendant direct dans une juridiction qu’est le phénomène de l’inceste’’, a déploré le juge. Et d’ajouter que ‘’c’est aussi le problème que nous connaissons de façon croissante dans nos juridictions sur des viols ou des actes de pédophilie commis sur les enfants’’.
‘’Il est vrai que ces actes sont couverts sous le voile de la pudeur. Cependant, il est heureux que plus d’une fois, l’œil attentif d’une enseignante intriguée par le comportement d’une élève ou son plus que changement physique ou l’alerte de simples voisins ont permis de mettre fin à la commission d’actes crapuleux sur une jeune fille. Ce travail de veille citoyenne est irremplaçable’’, s’est réjoui Ousmane Kane.
AWA FAYE