Publié le 21 Feb 2013 - 10:40
PRÉVENTION CONTRE LA TORTURE, PRÉSERVATION DES LIBERTÉS

 Le magistrat Boubou Diouf Tall reçoit un chapelet de préoccupations à Ziguinchor

 

 

L’observatoire national des lieux de privation des libertés a promis, hier, d’apporter les corrections nécessaires à tous les actes attentatoires à la liberté de l’individu, en cours dans la région de Ziguinchor. Il présentait le nouvel instrument de prévention contre la torture, de préservation des libertés et d’amélioration des conditions de vie de personnes privées de liberté.

 

L’observatoire national des lieux de privation des libertés a entamé, depuis hier, une tournée qui va le conduire dans les quatorze régions du pays. La région de Ziguinchor, où le magistrat Boubou Diouf Tall et la délégation qui l’accompagne vont séjourner une semaine durant, constitue la première étape de cette tournée qui entre dans le cadre de l’exécution du programme d’activités 2013 de l’observatoire. Outre les programmes de visites de courtoisie aux autorités administratives, judiciaires, civiles et militaires, les descentes dans les lieux de privation des libertés, pour constater, de visu, les conditions de vie et de détention des personnes privées de leur liberté, l’observatoire national des lieux de privation de liberté a eu droit, hier, à un Comité Régional de Développement (CRD).

 

Rencontre au cours de laquelle, le Magistrat Boubou Diouf Tall, Observateur national des lieux de privation de liberté, a présenté, pour que tous se l'approprient, le nouveau « mécanisme indépendant » de contrôle des conditions de prise en charge et de transfèrement des personnes privées de liberté. Ce ''dispositif novateur'', presque ''révolutionnaire'', veut s’assurer du respect de leurs droits fondamentaux et prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Il a été porté sur les fonds baptismaux par l’État du Sénégal, le 02 mars 2009, conformément au protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 18 décembre 2002 et ratifiée par le Sénégal le 30 juin 2006.

 

Les débats qui ont suivi la présentation de l’Observatoire national des lieux de privation de liberté (missions et prérogatives) ont porté sur plusieurs préoccupations se rapportant au respect des droits humains et à la préservation de la dignité humaine, notamment en Casamance où le « contexte de crise peut amener à penser à un état de non droit ». La défense de la présomption d’innocence, les conditions parfois dégradantes de la garde à vue, les longues et « choquantes » détentions préventives ainsi que le surpeuplement des prisons ont été relevés par les participants au CRD.

 

S’y ajoutent la délocalisation de la prison de Ziguinchor, la confidentialité des dénonciations pour éviter les représailles, la mise en place d’un numéro vert, la tenue régulière des Cours d’Assises à Ziguinchor et le « toilettage » du code de procédures pénales. Dans sa réponse, le Magistrat Boubou Diouf Tall a déclaré que les questions liées à la surpopulation carcérale, aux conditions de garde à vue, aux longues détentions préventives constituent une « préoccupation majeure » pour le Garde des Sceaux et son institution et en même temps un chantier sur lequel ils vont travailler dans les meilleurs délais. « Nous sommes un organe de prévention et non de sanction. Notre arme demeure la persuasion », a précisé l’Observateur.

 

HUBERT SAGNA

 

 

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