Publié le 15 Feb 2019 - 23:55
PRISE EN CHARGE MEDICALE

Le secteur informel entre dans l’ère de la Couverture maladie universelle

 

La Mutuelle nationale de santé pour les travailleurs de l’économie informelle a officiellement vu le jour hier au Grand théâtre de Dakar. Elle est considérée comme le début de l’intégration de ces travailleurs dans la protection sociale.

 

Après douze mois de réflexion entre le comité d’initiative, le ministre du Commerce et le directeur de la Couverture maladie universelle, la Mutuelle nationale de santé pour les travailleurs de l’économie informelle (Musnatei) a été officiellement lancée. Elle compte, à ce jour, 1 631 adhérents dans la région de Dakar. C’est le 14 février 2018 que ces travailleurs, organisés en 21 associations, ont émis auprès de leur ministre de tutelle le besoin d’un meilleur accès aux soins médicaux. Durant cette période, des agents de la Couverture maladie universelle ont mené des campagnes de sensibilisation dans les régions de Saint-Louis, Thiès et Dakar.

Cette prise en charge réservée jusque-là aux salariés, assure le paiement de 50 % des frais d’hospitalisation, d’ordonnance et de dialyse. La mutuelle prend totalement en charge l’accouchement par césarienne. Pour bénéficier de ces avantages, un droit d’adhésion est fixé à 1 000 F Cfa, en plus d’une cotisation annuelle de 3 500 F Cfa par personne. Cette frange de travailleurs ne bénéficiant pas de pension de retraite, ni d’une assurance en cas d’accident, estime que c’est un grand pas en avant, dans le domaine de la protection sociale. Ce qui fait dire à Sokhna Amy Diouf, représentante des associations composant la mutuelle : ‘’Pendant des années, nous avons été les oubliés du domaine de la santé. Pourtant, nous contribuons fortement à l’économie nationale. Les salariés, dans ce pays, sont une minorité. Je salue cette innovation qui va nous aider à payer moins cher, en cas de maladie. Surtout que nous pouvons y intégrer les membres de nos familles.’’

Les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie confirment ses dires. L’économie nationale est enrichie à 97 % par le secteur informel. Elle estime donc que cette prise en charge est une restitution des richesses du pays. La Musnatei est dirigée par un conseil d’administration constitué des représentants des 21 associations ayant travaillé à sa mise en place. Le président Moulaye Seck de dire que la mutuelle répare là une injustice datant de l’indépendance. ‘’On a l’impression que dans notre pays, pour se soigner, il faut impérativement être riche. La mutuelle va permettre aux plus démunis de se soigner comme tout le monde. Je vous demande d’y adhérer massivement et sachez que vos cotisations sont une sorte de solidarité envers vos frères. Il faut qu’on arrive à un point où nous n’aurons plus besoin de subvention extérieure’’, a-t-il lancé.

Selon lui, la suite espérée est une appropriation de ce concept par les populations.

Ainsi, la Mutuelle nationale de santé  des travailleurs de l’économie informelle devrait permettre l’atteinte d’un taux de 75 % de la Couverture maladie universelle, d’ici 2021. Menuisiers, coiffeurs, marchands ambulants… tous souhaitent l’accès aux autres services de la protection sociale. Une doléance prise en compte par le ministre du Commerce et du Secteur informel, Alioune Sarr qui a déclaré que ‘’la Musnatei n’est qu’une porte d’entrée vers une plus grande protection sociale. La loi sur le statut de l’entrepreneur d’octobre 2018 vous permet, à travers une cotisation annuelle, l’accès à tous les services de l’Etat’’. Il a salué l’engagement d’Ecobank, partenaire privé de la mutuelle, qui a choisi un secteur souvent négligé par les banques. Qui, grâce à une application mobile, permet une inscription de tout travailleur du secteur informel, quelle que soit sa position géographique. Sa direction entend accompagner financièrement la mutuelle, estimant que c’est une manière de redistribuer l’argent qu’elle reçoit.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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