Publié le 8 May 2023 - 18:36
PROCÈS OUSMANE SONKO VS MAME MBAYE NIANG

“Je ne répondrai pas à la convocation”

 

Le président de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, a déclaré hier, tard dans la soirée qu’il ne répondra pas à la convocation de la justice, dans l'affaire de diffamation qui l'oppose à Mame Mbaye Niang.

 

À la veille de son procès en appel pour diffamation prévu ce lundi 8 mai, l'opposant Ousmane Sonko, qui se dit "persécuté depuis quatre ans" par la justice sénégalaise, a pris la décision de ne plus répondre à sa convocation. Il ne compte pas se présenter aujourd'hui au tribunal de Dakar où doit se tenir son procès en appel contre Mame Mbaye Niang.

Le leader de Pastef/Les patriotes, qui se trouve à Ziguinchor, a indiqué que si toutes les dispositions ne sont pas prises pour assurer sa sécurité, il cessera de collaborer avec la justice. Et ceci rentre dans le cadre de sa campagne de désobéissance civile comme annoncé dernièrement.  "Ce n'est plus de la justice, mais du banditisme judiciaire. J'ai décidé, dans le cadre de ma campagne de désobéissance civile, de ne plus collaborer avec la justice. Si la justice ne peut pas m'assurer la sécurité, je ne répondrai pas à la convocation. J'ai pris cette décision ferme et je l'assume", a-t-il déclaré hier tard dans la soirée.

Prendre cette décision, met en garde Ousmane Sonko, "ne signifie pas qu'on donne blanc-seing à la justice ou à quelconque magistrat dire : comme il n'est pas venu répondre, on fera ce qu'on veut". Il poursuit : "J'en appelle à la responsable de ces juges. Ce que Macky Sall vous demande de faire, c'est d'être les éléments qui vont stopper un projet pour lequel l'écrasante majorité des Sénégalais et beaucoup d'Africains nourrissent aujourd'hui un espoir sans fin."

Ousmane Sonko de rappeler que le président Macky Sall avait été convoqué sur les 9 milliards de Taïwan par la justice, du temps du président Abdoulaye Wade. Ce dernier, poursuit-il, était allé répondre, fortement accompagné par ses militants, en roulant en sens inverse. Ses militants, rappelle Sonko, étaient restés devant les locaux de la police jusqu'à la fin de l'interrogatoire pour le reconduire chez lui. "Il n'a pas été gazé, encore moins subir une tentative d'assassinat", rappelle-t-il. Avant d'avertir : ‘’Tous ceux qui auront participé à ce complot, je le jure devant Dieu, d'une manière ou d'une autre, rendront compte et ce n'est pas une affaire d'une journée, d'un mois ou de quelques années."

Par la même occasion, il affirme : "Je n'ai jamais volé, je n'ai jamais violé, je n'ai jamais été corrompu, je n'ai jamais corrompu."

"Nous avons l'obligation de résister face à la machine d'oppression de Macky Sall", souligne-t-il. D’autant que, dit-il, un responsable de YAW, reçu, il y a quelques jours, par le président de la République en audience secrète et nocturne, lui a fait le compte rendu de la rencontre. Le chef de l’État, déclare Sonko, a dit à son hôte qu’il y a eu un couac lors du procès en première instance, car le juge en question est de Pastef, mais qu’ils comptent se rattraper en appel, avec une peine qui invaliderait sa candidature.

Une raison de plus qui, dit-il, le pousse à n’avoir aucune confiance, d’autant que le premier président de la Cour d’appel, Amady Diouf est également le président de la première chambre criminelle et correctionnelle. Or, le magistrat était encore là, lors des deux premières audiences reportées les 2 et 16 février, en tant que procureur général, avant d’être promu à la Cour d’appel.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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