Publié le 12 May 2022 - 22:44
PROCES AFFAIRE ASTOU SOKHNA

La partie civile salue un ‘’verdict satisfaisant’’

 

Le verdict de l’affaire Astou Sokhna est tombé. L’équipe de garde de nuit a été reconnue coupable et condamnée à une peine assortie de sursis. La partie civile est satisfaite du verdict. Elle annonce un second procès contre la gynécologue qui était de service, ainsi que l’État du Sénégal.

 

 ‘’Le verdict est satisfaisant’’. C’est ainsi que s’est exprimé Maître Ousseynou Gaye, Coordonnateur des avocats de la partie civile, pour commenter la sentence dans le procès des quatre sages-femmes impliquées dans la mort d’Astou Sokhna.

Joint par téléphone, Me Gaye déclare : ‘’Notre objectif n’était pas de faire condamner à une peine ferme les sages-femmes, mais que le tribunal les déclare coupables. Et c’est ce qui a été fait pour l’équipe de garde. Ce verdict constitue aussi un signal, afin que cela serve d’exemple aux autres.’’ 

En effet, le tribunal a déclaré les trois sages-femmes de l’équipe de nuit coupables de ‘’non-assistance à personne en danger’’. Ainsi, Ndèye Khady Lo, Penda Diack et Ndèye Faly Guèye ont été condamnées à six mois de prison avec sursis. S’agissant des autres sages-femmes, à savoir Amy Sène, Ngoné Ndiaye et Ndèye Fatou Seck, elles ont été relaxées purement et simplement.

Un autre procès en vue

Toutefois, l’affaire est loin d’être entendue. Maitre Ousseynou Gaye, l’un des avocats de la partie civile, ne démord pas de sa volonté de mettre l’État du Sénégal dans la procédure, ainsi que la gynécologue. Il a, de ce fait, déposé une plainte pour ‘’homicide’’ et ‘’faux’’ contre la gynécologue. 

Pour la robe noire, ‘’une gynécologue qui se permet, depuis chez elle, de faire établir un certificat de mort, c’est un problème. Ils n’ont pas respecté le protocole sanitaire. Cette légèreté est coupable et ne doit pas être laissée", fulmine-t-il.

En sa qualité de conseil de la partie civile, il a aussi demandé que l’État du Sénégal, employeur de ces personnes incriminées, soit mis dans la procédure.

C’est donc un autre procès qui pourrait se tenir, dans les prochains jours, à Louga.

Pour rappel, le 1er avril dernier, une dame d’une trentaine d’années, du nom d’Astou Sokhna, est décédée des suites de couches à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Son mari, Modou Mboup, avait parlé de négligence médicale et avait porté plainte contre les six sages-femmes qui étaient de service, ce jour-là.

Après investigations, quatre d’entre elles avaient été placées sous mandat de dépôt et les deux autres en liberté provisoire. Le procès a eu lieu le 5 mai passé. Après les débats d’audience, le ministère public avait requis un an d’emprisonnement dont six mois ferme contre les quatre sages-femmes que sont Ndèye Khady Lo, Amy Sène, Penda Diack et Ndèye Faly Gueye.

Hier, le juge n’a pas accédé la requête du ministère public. Il a condamné l’équipe de nuit composée de Ndèye Khady Lo, Penda Diack et Ndèye Faly Guèye.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

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