Publié le 12 Oct 2017 - 21:43
PROJET DE LOI DES FINANCES 2018

Les chiffres clés

 

Le projet de loi des finances (LFI) 2018, dont nous détenons copie, renseigne sur la répartition des ressources de l’Etat. Elles sont composées de : ‘’recettes fiscales : 2211 milliards de F CFA, en hausse de 11,3% par rapport à la LFI 2017 ; recettes non fiscales : 117 milliards de F CFA, enregistrant ainsi une hausse de 18,9% ; autres ressources internes : 111,8 milliards de F CFA, en hausse de 14,1% ; ressources externes : 1158 milliards de F CFA, en hausse de 8,6% par rapport à la LFI 2017’’. En résumé, les ressources internes du Budget général sont évaluées à 2 439,8 milliards. Quant aux ressources externes, elles sont évaluées à 1 158 milliards. En ce qui concerne les ressources des comptes spéciaux du Trésor, elles s’élèvent à 111,3 milliards contre 111,9 milliards, soit une baisse de 0,5%.

Autres chiffres importants de la LFI, en 2018, la masse salariale est projetée à 633 milliards de F CFA. Dans la LFI 2017, elle se situait à 586 milliards, soit une hausse de 8% en valeur relative. Le gouvernement n’a pas non plus oublié la sécurité. Il a dégagé une enveloppe pour le recrutement de 3 990 agents supplémentaires des forces de défense et de sécurité pour lutter sur tous les fronts contre la criminalité, en particulier le terrorisme. L’Etat s’engage par ailleurs à tout mettre en œuvre pour le respect des critères de convergences en vigueur dans l’espace UEMOA.

La loi de finance informe également qu’en 2018, l’Etat mise sur un taux de croissance de l’ordre de 7% contre 6,8% cette année.

L’épine de la dette

La loi des finances 2018 confirme par ailleurs les chiffres du Fonds monétaire international (FMI) qui s’alarmait de la dette publique du Sénégal. Celle-ci est en effet arrêtée à la rondelette somme 5 827,36 milliards F CFA. Il est projeté à 6 420,65 milliards à fin 2018. Le taux de progression devrait être de 9,7% en 2017 et 10,18% en 2018. L’encours de la dette rapporté au PIB serait de 61,02% en 2017 et s’établirait à 61,44% à fin 2018. Quant au service de la dette, il est évalué à 839,8 milliards, dont 221 milliards d’intérêts. Soit une hausse de 23,5% par rapport à 2017.

Ce qui donne le tournis à certains puristes qui comparent l’Etat au père de famille qui, s’estimant assez riche, se lance d’une part à gaspiller de l’argent dans des dépenses ‘’inefficaces’’ (les subventions). D’autre part à s’endetter pour financer ses projets. Mais les inquiétudes ne se justifient point, si l’on en croit les services d’Amadou Ba qui se posent deux questions : ‘’Est-ce que l’Etat possède un système fiscal suffisamment performant pour garantir le remboursement futur des capitaux empruntés ? Est-ce que l’Etat utilise les ressources empruntées dans des dépenses utiles et nécessaires, qui auront le maximum d’impact sur la richesse future de la Nation ?’’ Pour eux, la réponse à la première question est sans équivoque.

‘’Le système fiscal sénégalais, objectivement le plus performant de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a fini de faire ses preuves. Quant à la seconde question, la politique du Président Macky SALL a été plébiscitée depuis longtemps par les investisseurs et la stratégie économique et sociale qui ressort du budget 2018 ne devrait faire que renforcer cette confiance. Car le sujet de la dette ne doit pas être abordé uniquement sous le prisme des chiffres ; l’analyse est plus éclairante, lorsque l’on y intègre la question des finalités’’, se justifient-ils. Nous sommes bien loin de 2012, quand le nouveau régime s’alarmait des 2000 milliards de dette que lui avait léguait son prédécesseur.

Les Entreprises budgétivores

Outre la dette, l’autre grande plaie de l’Etat, ce sont certaines entreprises publiques ; de véritables gouffres qui engloutissent toutes les ressources de l’Etat. A ce titre, on note : le CICES, Le Soleil, l’APS et La Poste. Ces dernières, d’après la loi des finances, nécessitent pour leur relance une recapitalisation avec un appui financier de l’Etat. Le projet de Budget relève en outre des tensions sur la rémunération des missions de service public. Ces tensions concernent Dakar Dem Dikk, Le Petit Train de Banlieue, COSAMA, Le Soleil, la RTS et La Poste. Toutefois, rassurent les services d’Amadou Ba ‘’des travaux de mise à jour des modèles de calcul de la rémunération sont en cours’’.

 

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