Publié le 28 Nov 2023 - 15:31
PROMOTION DE L'AGROÉCOLOGIE EN SÉNÉGAMBIE MÉRIDIONALE

Acteurs, élus locaux et universitaires s’engagent à porter le plaidoyer

 

Émerveillés par ce qu’ils ont vu, entendu et appris, les participants à la visite d’échange organisé samedi et dimanche derniers  au niveau des fermes agroécologiques de Sandiara et  de Toubab Dialaw, dans du département de Mbour, ont pris l’engagement ferme de porter le combat et le plaidoyer pour la promotion de l’agro-écologie au Sénégal, en Gambie et en Guinée-Bissau.

 

C’est une visite d’échange ‘’porteuse d’espoir et de foi en la transition agroécologique’’  qu’une trentaine de participants en provenance de la Casamance naturelle et de la Gambie ont effectuée,  le samedi 18 et le dimanche 19 novembre 2023  dans la région de Thiès. La ferme agroécologique Béer Shéba, située à une dizaine de kilomètres de Sandiara, a été la première étape de cette visite ‘’d’imprégnation’’  organisée par le Mouvement panafricain des femmes rurales Nous sommes la Solution (NSS) en collaboration avec l’Association des jeunes agriculteurs de Casamance (Ajac/Lukaal).

Cette visite ‘’d’ensemencement des consciences’’  de deux jours, qui a conduit, ensuite,  ces acteurs qui s’activent dans l’agro-écologie au niveau de la Casamance naturelle et de la Gambie  à la Ferme des quatre chemins de Toubab Dialaw,   a  pour objet de  ‘’permettre aux bénéficiaires de s’imprégner, de  voir et  de tâter du doigt ce qui se fait ailleurs en matière  d’agro-écologie, parce que son mouvement compte implanter des fermes agroécologiques au niveau de sa zone d’intervention en Sénégambie méridionale, mais également faire du centre agroécologique  Karoghen Wati Nani de Niaguis, une ferme de référence sous-régionale’’, a expliqué Mariama Sonko la présidente de NSS.

Il s’agit, aussi, de faire en sorte que les élus locaux, les agents techniques d’encadrement des agriculteurs, les universitaires chercheurs en agroforesteries  ‘’comprennent mieux les enjeux liés à la bonne pratique agroécologique, à  l’autonomisation semencière et à la souveraineté alimentaire  afin de mieux porter le plaidoyer auprès des autorités pour la prise en compte de la pratique agroécologique au sein des collectivités’’, a ajouté Mamadou Danfakha, le chargé des programmes à Fahamu Africa, partenaire technique du Mouvement panafricain des femmes rurales. ‘’J’ai été impressionné par ce que j’ai vu et appris en matière d’aménagement, de valorisation, de protection de l’environnement et de production  au niveau des fermes agroécologiques  de  Sandiara et de Toubab Dialaw. Je prends ici l’engagement de porter, désormais, le plaidoyer  auprès de mes pairs, mais également auprès des autorités administratives et territoriales pour la promotion de l’agro-écologie  au niveau des communautés’’, promet le chef de village de Niaguis, Alassane Ndiaye,  par ailleurs président du Collectif des chefs de village de l’arrondissement de Niaguis et porte- parole des chefs de village de la région de Ziguinchor.

Tout comme M. Ndiaye,  Salif Badji, le premier adjoint au  maire de Boutoupa Camaracounda, dans le département de Ziguinchor, a dit aussi toute sa satisfaction d’avoir pris part à cette visite qui s’inscrit en droite ligne de la mise en œuvre du projet ‘’Sol sain, alimentation saine’’ initié par l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa). ‘’Je suis  ému. Ce que j’ai vu m’a ouvert davantage les yeux et l’esprit par rapport à ce qui se fait en matière d’agriculture en Casamance. J’ai découvert, pour la première fois,  des techniques de conservation et de  valorisation des sols par le biais de fertilisants et de pesticides agrobiologiques, de protection de l’environnement et de production animalière et agricole qui  préservent l’environnement’’, s’est réjoui l’adjoint au maire qui  souligne  avoir  pris la décision de mettre en pratique tout ce qu’il vu et appris, parce qu’il est lui-même paysan. Il a annoncé, à son tour, avoir  pris l’engagement de porter le combat et le plaidoyer en sa qualité d’élu local pour que l’agro-écologie soit une réalité au sein de sa collectivité.

La présidente du Mouvement panafricain des femmes rurales de la Gambie, Mariama Diadama, demeure convaincue, quant à elle,  que la souveraineté alimentaire en Afrique est possible. ‘’Ce que j’ai vu est impressionnant. Je réalise maintenant  qu’on peut produire ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons en matière d’élevage et d’agriculture. Je crois que l’agro-écologie est la voie du salut. Nous venons de bénéficier de quatre hectares de terres. Nous allons mettre en pratique tout ce que nous avons appris ici’’, renseigne-t-elle. Venu représenter le chef du Département de l’agroforesterie de l’université Assane Seck de Ziguinchor à cette  visite, l’étudiant-chercheur Landing Diédhiou a déclaré que les connaissances apprises lui permettront de revoir l’orientation de ses recherches par l’intégration des principes agroécologiques dans leurs pratiques. «’’C’est un pas de géant qui vient d’être franchi. Cette visite a renforcé notre foi en l’agro-écologie. Elle est porteuse d’espoir’’, renchérit Alioune Djiba, le président de l’Association des jeunes agriculteurs de Casamance (Ajac/Lukaal).

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