Publié le 28 Nov 2012 - 17:30
RARÉFACTION DES FINANCEMENTS INTERNATIONAUX

La lutte contre le sida en danger de mort au Sénégal

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L'argent qui permettait de lutter contre le sida n'arrive plus qu'à compte-gouttes du fait des retraits annoncés par plusieurs grands bailleurs internationaux. Une situation qui préoccupe les acteurs contraints d'imaginer des palliatifs comme cette taxe dite de 1% sur les salaires des travailleurs pas forcément emballés par l'idée.

 

La lutte contre le Vih sida constitue un immense problème pour les acteurs. Aujourd'hui, les pays donateurs et les programmes de développement ont réduit considérablement leurs contributions au financement de cette lutte à cause de la conjoncture économique. A cet effet, l'Alliance nationale contre le sida organise depuis hier des journées de convergences sur le thème : «Financement de la lutte contre le Vih au Sénégal : Enjeux et perspectives pour la société civile».

 

Pour le Dr. Ibra Ndoye, du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), la désolidarisation de la communauté internationale est une source de préoccupations pour tous les acteurs engagés dans la lutte contre cette pandémie. ''Nous n'avons pas compris pourquoi, à un moment où l'on se rend compte que les Africains commencent à avoir des suivis dans le traitement du sida, la communauté internationale se retire'', s'est-il interrogé. A en croire l'expert mondial, aucun gouvernement ne peut aujourd'hui assurer seul les financements de la lutte contre le sida. «Rien que le coût des traitements entrepris au Sénégal chaque année tourne autour de 5 milliards de francs. Le gouvernement met 1,5 milliard, et c'est l'aide internationale avec les projets que nous négocions qui apportent pratiquement les 3,5 autres milliards. Donc, il urge qu'il y ait de nouvelles mobilisations'', a dit M. Ndoye.

 

Selon Maguette Mbodj Guèye, directrice de l'Alliance nationale contre le sida, le retrait de la Banque mondiale à travers le projet MAP en 2009 et l'annulation en 2011 du Round 11 par le Fonds mondial sont des signaux qui ne doivent laisser aucun acteur indifférent. A ce titre, l'Ancs a invité les acteurs à mûrir la taxe 1% contre le sida. ''Une initiative de mobilisation de ressources et de communication institutionnelle au niveau national qui consiste à convaincre les travailleurs à allouer pour le seul mois de décembre ou de janvier de chaque année 1% de leur salaire à la lutte contre la pandémie'', a expliqué Mme Guèye.

 

Cette démarche est jugée importante car la raréfaction des ressources n'est pas sans conséquences sur la prise en charge des personnes souffrant de la pandémie. ''Le traitement des malades sera de plus en plus retardé, différé voire refusé. L’accès universel à la prévention est également de plus en plus compromis.» Pour Mme Guèye, «la menace est donc réelle, car on peut passer d'une pandémie de type concentré à un type généralisé'', a-t-elle souligné. En même temps, ce sont les autorités qui sont interpellées face à la rupture des financements alors que le Sénégal a fait d'énormes efforts depuis plusieurs années pour maintenir le taux de prévalence du sida à un niveau faible (moins de 1%).

 

VIVIANE DIATTA

Mer 28 nov 12

 

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