Publié le 22 Dec 2014 - 17:08
RENCONTRE D’OFFICIALISATION DE LA BAISSE DES PRIX DU CARBURANT

Les acteurs dans une posture de ‘’chacun pour soi…’’

 

La séance d’officialisation de la baisse des prix du carburant a eu lieu samedi dernier à la Chambre de commerce de Dakar. Les ministres de tutelle ont confirmé ce que la presse avait déjà annoncé. Le débat a révélé des acteurs qui essaient de tirer la couverture chacun de son côté.

 

La baisse des prix du carburant a été annoncée officiellement avant-hier par le ministre de l’Energie Maïmouna Ndoye Seck et son collègue du commerce, Alioune Sarr. Comme annoncé déjà dans la presse, le super, le gasoil et la bonbonne de gaz butane de six kilos ont connu une réduction respective de 94 F CFA, 102 F CFA, et 420 F CFA. Depuis samedi à 18h, en principe, le super coûte 795 francs le litre, pour 690 F le litre de gasoil, contre 3280 francs la bouteille de gaz butane de six kilogrammes. A l’image de ces produits susmentionnés, d’autres moins populaires ont connu une baisse. C’est le cas de l’essence pirogue dont le prix a été réduit de 100 F et du pétrole lampant avec une diminution de 113 F.

Devant les ministres, les défenseurs des consommateurs et les syndicalistes représentant les transporteurs ont remercié le gouvernement pour avoir consenti à une baisse. Ils estiment toutefois, à l’unanimité, que la réduction n’est pas assez importante. Cheikh Ndiaye Teranga déclare par exemple qu’il s’attendait à ce que le litre de gasoil coûte 600 F. Son camarade de l’Association pour le financement du transport urbain (AFTU) Djibril Ndiaye se montre plus optimiste, car lui pense que le litre du liquide le plus utilisé par le transport en commun devrait revenir à 500 F.

Maïmouna Ndoye Seck leur a fait savoir que toute la possibilité de baisse a été épuisée. Et qu’à l’heure actuelle, il n’est pas possible de faire mieux, en attendant peut-être une nouvelle baisse conséquente du baril. Quant au représentant des chauffeurs, il a soutenu que ces derniers ne se retrouvent pas sur cette mesure, puisque cela ne diminuera pas le montant du versement journalier qu’ils doivent aux transporteurs. Il demande ainsi à l’Etat de penser à eux, car ils sont de la famille du transport. 

Outre les transporteurs, les consuméristes ont aussi posé leurs doléances. Celles-ci ont été axées surtout sur la conséquence de la baisse du carburant sur les tarifs du transport. Momar Ndao de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) et Imam Youssoupha Sarr ont réclamé une baisse dans ce sens.

Mais d’ores et déjà, les transporteurs ont exprimé leur hostilité. Gora Khouma a clairement dit aux défenseurs des consommateurs qu’ils ont échoué dans leur mission, car ils ne défendent jamais les transporteurs et à chaque fois qu’il y a baisse sur le carburant, ils réclament sa répercussion sur les coûts du transport. Djibril Ndiaye de AFTU se montre plus catégorique. ‘’Avec 102 francs, il n’y aura pas d’incidence sur le prix du transport. L’activité est déficitaire. Aidez-nous plutôt à renouveler les bus et camions’’, a-t-il plaidé. Le directeur des transports a toutefois tempéré. Il ne peut pas donner de réponse, dit-il. Mais il va convoquer les acteurs pour voir ce qu’il est possible de faire.

La différence des prix : le niveau de développement

Au cours de cette rencontre, deux questions sont revenues plusieurs fois : le retard noté sur la baisse et la différence de prix avec les pays voisins. Pour la première question, le ministre Maïmouna Ndoye Seck a fait comprendre que c’est parce que, même si la tendance était baissière, il y avait une certaine instabilité. Elle a demandé d’ailleurs à ce que les acteurs soient d’accord sur un prix plafond et un prix plancher. Un intervalle à l’intérieur duquel les prix ne changeront pas ; et que la modification n’intervient que quand ceux-ci s’élèvent au-dessus du plafond ou qu’ils soient en deçà du plancher. Quant à la différence avec les pays de la sous-région, le ministre l’a assumée sans langue de bois. C’est la politique de chaque Etat, a-t-elle dit. Elle a surtout justifié celle du Sénégal par son niveau de développement, qui selon elle, est supérieur à celui des autres en dehors de la Côte d’Ivoire.

Momar Ndao dénonce l’entente entre distributeurs

Au cours de la rencontre du week-end pour la baisse des prix du carburant, le président de l’ASCOSEN a dénoncé ce qui ressemble à une entente entre distributeurs des hydrocarbures au détriment des consommateurs. Momar Ndao dit avoir constaté que l’ensemble des sociétés pratiquent le même prix qui est pourtant le prix plafond, c’est-à-dire celui qui est le plus élevé.

Il se demande pourquoi il n’y a pas variation en fonction des sociétés, afin de refléter l’esprit de concurrence qui doit être de mise dans ce secteur. Il a rappelé que dans des pays comme la France, les stations appliquent des prix qui se différencient par des centimes d’euro. Ce qui aboutit à des offres différentes permettant au consommateur d’opérer un choix.

BABACAR WILLANE

 

 

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