Les fils du terroir se mobilisent

L’Association pour la restauration et la sauvegarde du tata du Bourba Alboury Ndiaye (Asret), une structure qui regroupe des fils du Djolof intéressés par le sujet, a organisé une journée de réflexions scientifiques sur le thème ‘’Les sites historiques classés et non classés du Djolof : passé, présent et avenir. Une occasion de rendre hommage à Samba Diabaré Samb’’.
L’atelier a eu pour cadre le centre socio-culturel de Dahra. Cette rencontre d’échanges a permis aux participants de profils et d’horizons divers de mettre en exergue les sites historiques du Djolof.
Selon le secrétaire général de l’association, ‘’le Djolof a occupé une place importante au Sénégal, pour avoir été le premier empire après la dislocation de celui du Mali. Nous savons que le grand Djolof couvrait une importante superficie du territoire national’’.
‘’(…) Pour aborder le futur, il nous faut des repères. C’est pourquoi nous voulons exhumer ce passé prestigieux. Le terroir dispose d’un patrimoine riche et varié. Il reste à le vulgariser, le restaurer et le sauvegarder’’, a ajouté Abdoulaye Tassé Ndiaye, qui a ainsi éclairé sur le sens de cette journée d’étude. Les thématiques ont porté sur l’inventaire des sites historiques, la communication stratégique, mais aussi le marketing et la recherche de financement.
Principal objectif de l’association, le tata, sis à Yang Yang, était une enceinte militaire fortifiée. D’après un document historique qui nous a été remis, ce mur ovoïde, fait de pierres blanches, haut de 6 m et large de 2m5, était un lieu où l’on trouvait, entre autres, la case du Bourba ainsi que celles des femmes, dont la reine-mère. Lieu de sécurité en temps de guerre, nous raconte-t-on, le tata de Yang Yang, dernière capitale du royaume du Djolof, servait notamment de refuge pour les enfants et les vieillards.
Présentement, il n’en reste que des vestiges : un muret d’une hauteur de 50 cm qui s’effrite de jour en jour. Sa restauration, qui passe par une large conjugaison des efforts, est une condition essentielle pour tout plaidoyer en vue de son classement comme patrimoine historique de l’Unesco.
Hommage à Samba Diabaré Samb
L’Asret a fait d’une pierre deux coups, en rendant un vibrant hommage au défunt Samba Diabaré Samb à qui cette journée du patrimoine du Djolof a été dédiée. ‘’Il le mérite à plus d’un titre. Notre compagnonnage date de longtemps. Il a joué sa partition dans la commémoration du centenaire de la disparition d’Alboury en 2002, au théâtre Daniel Sorano à Dakar’’, précise le président Samba Laobé Ndiaye.
Disparu le 21 septembre dernier, il a été l’un des rares Sénégalais à être célébré et distingué de son vivant. Pour montrer son appartenance au Djolof, il avait co-animé, à la veille de l’indépendance de 1960, une émission à succès sur l’histoire et le patrimoine culturel du Sénégal.
Ce passeur de savoir, historien et dépositaire de la tradition musicale sénégalaise était un maitre du ‘’xalam’’, son instrument favori qu’il appelait à préserver, tout en essayant de le vulgariser en communiquant aux jeunes générations sa beauté.
Cerise sur le gâteau, le premier magistrat de la commune a annoncé à son auditoire la proposition de baptiser le centre socio-culturel du nom de Samba Diabaré Samb, figure emblématique du Djolof, élevé au rang de ‘’trésor humain vivant’’.
MAMADOU NDIAYE (Linguère)