Publié le 15 Jul 2015 - 00:15
RYTHME ET PAS DE DANSE DANS LES CEREMONIES RELIGIEUSES

La réprobation des religieux 

 

Les rythmes envoûtants et les pas de danse sont de plus en plus fréquents dans les cérémonies religieuses. Le phénomène interpelle des hommes religieux qui réprouvent. A leur avis, ce phénomène ne colle point avec la religion.

 

Le Sénégalais a le rythme dans ses veines. Un long compagnonnage qui, semblerait-il, ne prendra jamais fin et qui se poursuit même dans les cérémonies religieuses. Là, c’est l’habillement qui change, mais les comportements demeurent les mêmes. Aujourd’hui, dans les événements religieux, on danse, on saute et on pousse des cris hystériques, comme lors des shows du roi du Mbalax. Car, les batteurs manient avec maestria les instruments tels les ‘’xiin’’, les ‘’tabala’’, entre autres. Mieux, dans la composition de ces louanges, les rythmes n’ont plus rien à envier aux sonorités qui affolent les foules dans les dancings de Dakar. Pourtant, on clame haut et fort qu’il s’agit d’une nuit dédiée au prophète (Psl). Des hommes religieux interpellés sur la question dénoncent certaines pratiques.

‘’La religion n’a rien de folklorique’’

C’est le cas d’Ouztaz Alioune Sall. A son avis, une rencontre religieuse doit être l’occasion d’acquérir de nouvelles connaissances en islam, pour toute personne qui s’y rend. Il ajoute qu’une manifestation au nom du prophète ne doit nullement être marquée d’un quelconque signe de folklore. Encore moins être un lieu de divertissement. Si ce n’est que cela, renchérit-il, autant ne pas organiser des manifestations de ce genre. ‘’Danser, alors qu’il s’agit de chanter le prophète Psl, c’est autre chose. D’ailleurs, Serigne Cheikh Tidiane Sy disait : ‘’La danse est pratiquée par le fou. Il l’arrêtera quand il sera guéri.’’ C’est dire que certaines pratiques ne collent pas avec la religion. Le mieux serait pour les adeptes de ces cérémonies d’écouter avec attention le sens de ces chants qui pour la plupart du temps émanent de grands enseignants, ajoute-t-il. 

‘’Les cérémonies qui ont moins d’ambiance, de folklore enregistrent moins de monde’’

Un autre prédicateur, Iran Ndao, partage cet avis. Toute chose, selon lui, qui a un lien avec le prophète, doit se départir de certaines pratiques, du moment où l’on parle de religion. ‘’Le prophète Mouhamad (Psl) fut chanté par un nommé Ka’ab. Touchant outre mesure ses cordes sensibles, le prophète lui a offert sur le champ le boubou qu’il portait. Pourtant, aucun instrument musical n’accompagnait cette chanson. C’est dire, ajoute-t-il, qu’il n’y a nullement nécessité de convoquer tout un arsenal musical pour chanter le prophète, allant ainsi jusqu’à faire danser le public venu pour la religion’’. Selon le conférencier, ce sont les organisateurs et les chanteurs religieux qui doivent faire un effort sur la manière d’animer les cérémonies religieuses. Malheureusement, dit-il, l’on se rend compte que les cérémonies qui ont moins d’ambiance, de folklore enregistrent moins de monde. C’est cette ambiance que beaucoup recherchent…

AMINATA FAYE (Stagiaire)

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