Publié le 4 Dec 2023 - 15:47
SAINT-LOUIS - MÉTIERS DE LA PETITE ENFANCE

Les acteurs plaident pour la signature du décret

 

Ils sont 200 jeunes récipiendaires des deux sexes à avoir reçu, samedi dernier, à l'UGB, leurs parchemins dédiés aux métiers de la petite enfance. Une cérémonie qui a été saisie par la fondatrice de l'Institut académique des bébés (IAB) pour plaider la signature du décret portant réglementation du secteur et la hausse du budget de la petite enfance au Sénégal. 

 

Au Sénégal, on note un taux de natalité très élevé. Mais pour la directrice de l'Institut académique des bébés (IAB), Fa Diallo, la tranche d’âge de 0 à 3 ans n'est pas encore réglementée et ne bénéficie pas de professionnels en nombre pour leur prise en charge correcte. “Pourtant, il y a une pléthore de crèches et de garderies d'enfants au Sénégal.  C’est pourquoi nous invitons les autorités au plus haut sommet à répertorier l’existant, à réglementer le secteur pour mettre dans les crèches un personnel qualifié pour que nous puissions, ensemble, bien nous occuper de la petite enfance, avoir une bonne prise en charge globale et holistique de l'ensemble des enfants du pays”, a déclaré Fa Diallo.   

Avant de faire un fort plaidoyer pour la réglementation définitive de la petite enfance, puisque le décret est en instance depuis 2019.  “En tant qu’acteurs de la petite enfance et du développement, nous faisons tout notre possible pour que ce décret soit mis sur la table du président de la République. On ne sait pas quel est le problème. Nous œuvrons, nous parlons pour que si l’opportunité de présente, qu’il soit signé. On nous répète toujours que le décret est dans le circuit depuis 2019. Aux dernières nouvelles, on nous a annoncé qu’il était au bureau du secrétaire général de la présidence. Nous espérons que le président Macky Sall va le signer avant la fin de son mandat pour le bien de tous. En tant qu’acteurs également, nous nous offusquons de l’enveloppe de moins de 1 % du budget réservée à la petite enfance”, a plaidé Mme Diallo. 

La professionnalisation du secteur, une urgence

La demande pour une bonne prise en charge de la petite enfance, en particulier pour les 1 000 premiers jours de la vie étant très forte, il est apparu nécessaire de former une expertise à même de faire face à ces besoins, a-t-elle poursuivi.

Ainsi, pour pallier l’absence et la carence de formation aux métiers de la petite enfance au Sénégal, l’Institut académique des bébés (IAB) a lancé, en juin 2018, le Certificat de spécialité petite enfance.  

Selon sa fondatrice, la situation de la petite enfance, en particulier celle des 0-3 ans, fait face à de nombreux défis et d’enjeux majeurs. Et “depuis son lancement, plus de 1 000 jeunes des deux sexes ont été formés, dont une centaine est issue de la région de Saint-Louis. La formation dote des compétences spécifiques aux professionnels de la petite enfance. Raison pour laquelle nous exhortons les récipiendaires à être de véritables ambassadeurs, parce qu’il existe un déficit réel sur le plan de la professionnalisation du secteur de la petite enfance. Le taux d'insertion est très élevé, parce que c'est une niche d'emplois. Déjà, plus de 97 % de nos diplômés sont en activité’’, a révélé Fa Diallo. 

Pour le représentant du Réseau national des acteurs pour le développement de la petite enfance, la prise en charge de la petite enfance nécessite un professionnalisme avéré, parce qu’il y a un impact social certain entre le professionnel bien formé et l’enfant. “Il prend conscience de l’état de l’être indivisible et unique qu’est l’enfant entre ses mains. Le fait d'accueillir chaque enfant dans sa singularité est une tâche bien ardue qui demande un engagement important en matière d'accueil et de responsabilité. Le professionnel formé arrive toujours à aménager le bon environnement éducatif, à préparer et à animer une variété d'activités dans le but de favoriser le développement global des enfants qui sont sous sa responsabilité. Il veille à adapter ses interventions afin de permettre à chacun de se développer sur les plans psychomoteur, intellectuel, langagier, affectif et social”, a soutenu Ibrahima Ndiaye.

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS   

 

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