Publié le 3 Mar 2021 - 19:20
SEROPREVALENCE

19 % de la population sénégalaise exposée au virus

 

Avec la connaissance du taux de séroprévalence, il est plus facile, maintenant, pour le Sénégal, de lutter contre la Covid-19. Une autre étude sur les cas graves est en cours, selon le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, Amadou Sall, qui annonce la distribution de 3,6 millions tests de diagnostic rapide.

 

On connait, enfin, le nombre de personnes en danger par rapport à la pandémie de Covid-19. Les résultats tant attendus sont livrés. L’enquête de séroprévalence dans les populations cible, effectuée au mois d’octobre et de novembre, montre qu’en moyenne, 19 % de la population sénégalaise est exposée au virus Sav Cov 2 au Sénégal.  L’annonce a été faite hier par le directeur général de l’Institut Pasteur de Dakar, le docteur Amadou Sall.

En plus de cette enquête, renseigne le Dr Sall, l’analyse analytique du virus, appelée ‘’surveillance du génome’’,  qui a commencé à l’Institut Pasteur depuis le 5 mars de l’année dernière, avec plus de 800 souches dans les régions, a permis d’identifier 7 lignées du virus de la Covid-19. Ces lignées, ‘’pour l’essentiel, ont été introduites depuis l’Europe, l’Amérique et l’Afrique, d’abord à partir de Dakar, puis progressivement diffusées dans le reste de notre pays’’. L’arrivée de nouveaux variants a renforcé cette activité, pas seulement au Sénégal, mais sur l’ensemble de la sous-région africaine, a par ailleurs souligné le Dr Sall.

 L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Union africaine (UA) à travers l’Africa CDC et l’Organisation ouest-africaine de la santé, ont désigné l’Institut Pasteur de Dakar comme laboratoire régional de référence pour la surveillance génomique dans le Cap-Vert, le Niger, la Guinée-Bissau, le Mali, la Gambie et la Côte d’Ivoire.

A ce jour, 7 pays africains de l’Est ont pu bénéficier de cette surveillance. Le Dr Sall soutient que la surveillance génomique donne aussi l’opportunité au Sénégal, à travers l’Institut Pasteur, d’exprimer sa solidarité aux autres pays africains. Mais aussi de confirmer l’impérieuse nécessité d’avoir une approche régionale concertée pour gagner cette lutte contre la pandémie.

 C’est fort de cette conviction que l’Institut Pasteur de Dakar, avec deux centres régionaux de référence, a pu former depuis le 26 février dernier, sous l’égide d’Africa CDC et l’OAS, 25 laboratoires d’Afrique. Le travail s’est élargi aux domaines aussi divers que le diagnostic, le séquençage, les équipes de séroprévalence, le contrôle et la prévalence de la performance des laboratoires.

 Dans le domaine de la surveillance de la circulation du virus, trois activités importantes ont été menées. D’abord, la surveillance des infections respiratoires en général et de la Covid en particulier. Cela s’est fait grâce aux surveillances sentinelles établies sur 20 sites sentinelles répartis sur 14 régions du Sénégal.

Une étude sur les cas graves en cours

C’est dans le cadre de cette mission au service de l’Afrique que l’Institut Pasteur a distribué, pour le CDC africain 3,6 millions de tests de diagnostic rapide. ‘’Nous allons très prochainement lancer une évaluation de performance des laboratoires dans 30 pays. Une mission d’échange a été menée dans le pays frère et ami de la Gambie, sur instruction du président de la République. Elle se poursuit aujourd’hui encore à renforcer les rapports très étroits pour un bénéfice mutuel dans cette guerre contre la Covid-19. Une étude portant sur 1 300 patients a été menée.  Une autre sur les cas graves est en cours. Les résultats de ces travaux seront partagés à l’occasion d’une journée scientifique co-organisée avec le Département des maladies infectieuses’’, a indiqué le Dr Sall.

Le directeur général du Samu national, le professeur Mamadou Diarra Bèye, avoue que le début a été très difficile. Toutefois, il reconnait que beaucoup d’efforts sont faits pour s’adapter à la demande de riposte. A son avis, l’admission hospitalière a joué un rôle important. ‘’Au départ, je me rappelle, on avait 8 lits de réanimation et 8 lits de soins intensifs. Aujourd’hui, on dénombre 284 lits avec oxygène disponible, 85 lits de réanimation dont 40 à Dakar et 45 dans les régions. Avant l’épidémie, on n’en notait pas autant au niveau national. Malgré l’augmentation du nombre de décès ces derniers temps, on a noté que la létalité n’a jamais dépassé 50 % en réanimation et la létalité des cas graves n’a jamais aussi dépassé 40 % en réanimation. Alors qu’au niveau international, cette létalité est au moins à 50 %. Cela veut dire que sur 10 malades que nous accueillons en réanimation, 6 sortent guéris et retournent à domicile. Donc, ceci rend compte, juste après un an, de tous les efforts qui ont été faits et ce qui reste encore à faire’’.

Par ailleurs, le Samu a aussi joué un rôle important dans la régulation des transports des patients. Cela, souligne-t-il, a d’ailleurs permis de mettre des lits d’hospitalisation aux patients qui étaient atteints par la Covid-19, surtout pour ceux qui présentaient des risques d’aggravation. ‘’Cela a permis d’anticiper sur l’aggravation, mais aussi sur la surmortalité. Parmi ces patients présentant des risques graves, le Samu a eu à réguler 13 662 patients. Nous avons effectué dans ces structures sanitaires 1 127 transferts de patients graves à sévères. Parmi ces patients, 985 sont identifiés cas graves. L’âge moyen de ces patients était de 64 ans. Il y avait des patients jeunes et les extrêmes étaient de 8 ans et de 101 ans’’, confie le Pr. Bèye.

Avant d’ajouter que parmi ces patients qu’ils ont pris en charge, presque tous présentaient une détresse respiratoire. Selon lui, dans ces cas, la bonne attitude, c’est l’oxygénation précoce pendant le transport jusqu’aux structures sanitaires adéquates et même dans les centres de traitement.

VIVIANE DIATTA

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