Publié le 7 Sep 2021 - 18:03
SITUATION EN GUINEE

La Raddho pour un retour rapide de l'ordre civil et constitutionnel 

 

La Rencontre africaine pour la défense des Droits de l'homme (Raddho) condamne fermement toute prise du pouvoir par les militaires et espère que les forces armées guinéennes s'attèleront à un retour rapide à un ordre constitutionnel normal, en rendant le pouvoir aux civils et en retournant dans leurs casernes. Dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, elle demande également aux auteurs du coup de force de ‘’libérer immédiatement’’ le président Alpha Condé et toutes les autres autorités qu'ils détiennent et de travailler activement à la réconciliation des Guinéens.

La Raddho ‘’exhorte les nouvelles autorités de la Guinée à tout mettre en œuvre pour que la vérité sur les nombreux crimes commis sous la présidence d'Alpha Condé soit connue et que leurs auteurs soient arrêtés et attraits devant les juridictions, pour répondre de leurs actes ;  encourage les voisins de la Guinée, la CEDEAO, l'Union africaine et l'ONU à travailler, non seulement à un retour rapide de l'ordre civil et constitutionnel dans le pays, mais aussi et surtout, à créer les conditions de l'instauration d'un véritable Etat de droit seul capable d'y apporter la paix et la sécurité’’, indique-t-elle.

La Raddho rappelle, dans son texte, que le controversé troisième mandat du président Alpha Condé vient de connaitre son terme avec le coup d'Etat perpétré le dimanche 5 septembre 2021 par des éléments du Groupement des forces spéciales guinéennes avec à leur tête le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. ‘’Les militaires qui ont renversé le pouvoir, regroupés au sein du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), ont arrêté le président de la République, suspendu la Constitution et dissous les institutions républicaines, justifient leur geste par ‘la situation sociopolitique et économique du pays, le disfonctionnement des institutions républicaines, l'instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l'irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l'Administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique’, ont depuis promis la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, une concertation large pour écrire les grandes lignes de la transition à venir, la libération de tous les prisonniers politiques et surtout de ne pas organiser une chasse aux sorcières’’, note la Raddho.

Ainsi, elle estime que ces évènements mettent fin à plusieurs mois de crise politique ayant occasionné des centaines de morts, des arrestations massives, des départs en exil de nombreux militants de la démocratie et des Droits de l'homme.

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