Publié le 5 Dec 2022 - 15:49
SOLDATS IVOIRIENS RETENUS AU MALI

La CEDEAO menace le Mali de nouvelles sanctions  

 

C’est un ultimatum d’un mois (avant le Jour de l’An) qui a été donné aux autorités de la transition malienne pour procéder à la libération des 46 soldats ivoiriens. En même temps, l’organisme annonce une force régionale contre les coups d’État et le terrorisme.

 

D’une lutte pour le retour de l’ordre constitutionnel au Mali à la défense des intérêts d’un membre influent,  la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) brandit à nouveau ses sanctions à l’encontre du gouvernement de transition malien. Les premiers mois de l’année 2022 ont été très compliqués pour l’économie malienne victime de sanctions économiques, du 9 janvier au 3 juillet, de l’organisme sous-régional.

Mais le répit offert par la CEDEAO peut tourner court, ont fait savoir les chefs d’État qui se sont réunis, hier, pour le 62e Sommet de l’organisation ouest-africaine. En cause, le maintien en détention des 46 soldats ivoiriens à Bamako. S’ils ne sont pas libérés d’ici le 1er janvier 2023, la CEDEAO menace le Mali de nouvelles sanctions, a dit aux journalistes Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO.

Ces militaires ont été arrêtés par les autorités maliennes, le 10 juillet 2022, à l’aéroport de Bamako, accusés d’être des mercenaires, alors qu’Abidjan exige, depuis, la libération d’éléments de son armée régulière.

Depuis le déclenchement de cette affaire, les relations entre Bamako et Abidjan sont très tendues. Mais le président togolais, Faure Gnassingbé, qui joue les bons offices dans cette crise, est attendu au Mali pour obtenir la libération de ces militaires.

Le Mali, tout comme la Guinée et le Burkina Faso, est suspendu des instances de la CEDEAO, suite à des coups d’État militaires. La situation politique au sein de ces États était également au menu des discussions entre les chefs d’État ouest-africains. Et pour éviter de voir un autre membre de ce ‘’club’’ perdre son pouvoir au profit de militaires, ils ont décidé de mettre en place une force de maintien de la paix régionale contre les coups d’État et le terrorisme.

L’instance sous-régionale ne souhaite ainsi plus se limiter aux condamnations, comme ce fut le cas lors de prises de pouvoir forcées au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Si les contours de cette force d’intervention ne sont pas encore définis, la question du financement a été évoquée. La CEDEAO ne souhaite plus se remettre simplement aux fonds extérieurs pour financer cette armée.

‘’Pour cette force-là, les chefs d’État ont décidé de ne pas dépendre des financements volontaires, car jusqu’à maintenant, nous avons vu que les financements volontaires ne viennent jamais. Nous allons regarder comment financer la force avec nos propres moyens’’, a  déclaré à RFI Omar Alieu Touray.

La rencontre des chefs d’État a permis d’évoquer le sort des gouvernements de transition mis en place dans les trois pays de la région ayant connu un putsch militaire. Des rapports de missions effectuées dans ces trois pays ont été présentés aux présidents qui ne souhaitent pas voir les militaires s’éterniser au pouvoir.

Les autorités guinéennes ont envoyé leur ministre des Affaires étrangères, venu affirmer la ferme volonté de Conakry de coopérer avec la CEDEAO pour la bonne marche de la transition. Le Dr Morissanda Kouyaté a obtenu des chefs d’État la promesse d’un dialogue inclusif. Et s’il ne peut pas se tenir à Conakry, la CEDEAO proposera d’accueillir la rencontre dans une autre capitale de la sous-région. Le président de la Commission de la CEDEAO a également demandé aux militaires d'associer "immédiatement" et "sans exception" les partis politiques et la société civile au processus devant ramener les civils au pouvoir.

Concernant le Mali, la CEDEAO insiste sur le retour, annoncé pour mars 2024, de l’ordre constitutionnel. Toutefois, les chefs d’État se montrent inquiets sur la dégradation de la situation sécuritaire et se disent prêts à appuyer les autorités de la transition.  

Alors que certains pays de la CEDEAO  connaissent une crise sécuritaire aiguë (Mali, Burkina, Niger), la future force d’intervention devrait également s’attaquer aux questions de sécurité. Celles-ci sont à l’origine des coups d'État militaires qui ont secoué le Mali et le Burkina. Les groupes extrémistes violents continuent d'étendre leur champ d'opérations au Sahel, notamment dans la zone des trois frontières du Liptako-Gourma, entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ciblant à la fois les civils et les forces de sécurité.

‘’Au Nigeria, le regain de criminalité et de conflits entre agriculteurs et éleveurs a détourné l'attention de la violence extrémiste dans le Nord-Est, qui reste néanmoins omniprésente. D’autres incidents, bien que de faible ampleur dans le nord de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Togo, démontrent que la menace tant évoquée des actes de terrorisme se déplaçant du Sahel en direction des pays côtiers du Golfe de Guinée est une réalité’’, a soulignait, en janvier dernier, le représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mahamat Saleh Annadif.

Quelques heures avant le sommet, les présidents ont procédé à la pause de la première pierre du nouveau siège de l'organisation ouest-africaine. Ce site est programmé pour abriter la Commission, le Parlement et la Cour de justice.

Lamine Diouf

 

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