Macron sur le front

En se rendant à Bamako, le 2 juillet 2017, pour assister à un sommet du G5 Sahel avec le Malien IBK, le Burkinavé Roch Marc Christian Kaboré, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, le Nigerien Mahamadou Issoufou et le Tchadien ldriss Déby ltno, le Français Emmanuel Macron va sans doute adresser deux messages : 1'un à Donald Trump, via son représentant à Bamako, et 1'autre à IBK.
Au président américain, il veut faire savoir que les jihadistes ne cessent de gagner du terrain dans le centre du Mali, aux confins du Niger et du Burkina Faso, et qu'il faut appuyer financièrement la force de 5 000 militaires, policiers et civils que viennent de créer les chefs d'Etats du G5 Sahel. Trump vient de bloquer, le 21 juin 2017, une résolution de l'ONU qui aurait permis à cette force de G5 Sahel ‘’d'utiliser tous les moyens nécessaires’’ . Le texte final de 1'ONU ‘’salue’’ le déploiement de cette force antijihadiste mais ne lui délivre aucun mandat formel et renvoie la question de son soutien financier à une conférence internationale des donateurs, sans plus de précisions...
A IBK, dans le cadre d'un tête-à-tête, Macron posera sans doute la question de confiance. Depuis dix mois, les français, via leurs services de renseignement, notamment la DGSE, ont la quasi certitude que les autorités maliennes ont pris langue avec Iyad Ag Ghali, le chef des jihadistes du Nord-Mali. Commentaire d'un décideur français : ‘’Si IBK estime qu'Iyad est un élément de la solution, il n'y a plus de raison que nos soldats se fassent tuer dans cette région du Sahel. Et parce que Macron est politiquement vierge, il peut poser des questions que Hollande n'a jamais osé mettre sur la table’’.