Publié le 27 Apr 2023 - 14:38
TENTATIVE D’ASSASSINAT SUR LE LEADER DE PASTEF

Ousmane Sonko maintient ses accusations

 

Le maire de Ziguinchor dispose désormais d’éléments pour étayer sa thèse d’une tentative d’assassinat d’un élément des forces de défense et sécurité, lors de la fameuse journée du 16 mars 2023. Ousmane Sonko a annoncé un face-à-face avec la presse pour partager les résultats des analyses effectuées sur le liquide dont il a été aspergé.

 

Suite et pas fin de l’affaire de la tentative d’assassinat dont serait victime Ousmane Sonko le 16 mars 2023. Le leader de Pastef/Les patriotes a confirmé ses accusations hier. Dans un message sur les réseaux sociaux, le maire de Ziguinchor a fait savoir qu’il dispose désormais des résultats d’analyses ‘’demandées auprès de laboratoires à l’étranger’’. Ceci, pour assurer que ‘’les résultats confirment bien la tentative d’assassinat sur ma personne, perpétrée par des éléments des forces de défense et de sécurité’’.

Ousmane Sonko n’a pas divulgué plus de détails. Il a plutôt donné rendez-vous, très bientôt, dans le cadre d’une conférence de presse portant sur ce point et sur bien d’autres.

Dans la même veine, le candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle a promis de donner ‘’une suite judiciaire internationale et politique en interne à cette tentative d'assassinat’’ dont, assure-t-il encore ignorer ‘’toutes les conséquences’’ sur sa propre santé.

Confrontation musclée sur la route vers le tribunal

Extrait de force de son véhicule par des éléments des forces de sécurités, après un différend sur son itinéraire, Ousmane Sonko a été conduit au tribunal de Dakar, en mars dernier, afin de comparaître dans un procès pour diffamation qui l’oppose au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Une fois au palais de Justice, un communiqué de son parti a souligné ‘’qu’un individu habillé aux uniformes de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) a aspergé d’une substance inconnue le président Ousmane Sonko. Raison pour laquelle il a fait un malaise au tribunal’’.

Les images de sa consultation, dans un bureau du tribunal, ont par la suite inondé les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, alors qu’il est encore en soins, Pastef a fait face à la presse pour dénoncer une tentative d’assassinat. Selon Bassirou Diomaye Faye, ‘’à chaque fois que le président Ousmane Sonko est convoqué, c’est le prétexte de s’en prendre physiquement à lui. Et cela a connu son comble le 16 mars avec une tentative d’assassinat sur fond d’empoisonnement. (…) Tout ce qui arrivera au président Ousmane Sonko et qui ressortira du traitement qu’il a subi de la part des forces de l’ordre sera de la responsabilité du président Macky Sall et de son ministre de l’Intérieur qui donne les ordres sur le terrain’’.

Le secrétaire général de Pastef annonce, dans la foulée, que ‘’ces actes ignobles et barbares contre le président Ousmane Sonko et même ses avocats et ses militants, feront l’objet de plaintes que le parti va déposer pour tentative d’assassinat et pour atteinte à l’intégrité physique’’.

‘’Ils m’ont aspergé d’un liquide à bout portant’’

L’intéressé s'en ouvrit lui-même, depuis un lit de la clinique Suma Assistance de Dakar, où il est ensuite resté hospitalisé cinq jours. Les forces de l’ordre ‘’m’ont aspergé d’un liquide à bout portant. Un liquide extrêmement toxique qui produit des effets aussi bien respiratoires, des effets au niveau des yeux, des effets au niveau de la peau, des effets au niveau de l’appareil digestif. Ces produits, nous ne savons pas encore exactement de quoi il s’agit’’, a-t-il déclaré.

Cet épisode a été suivi par une auto-saisine du parquet avec une enquête confiée à la Sûreté urbaine. Lors d’un point de presse, Ibrahima Bakhoum, le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, a assuré n’avoir obtenu ‘’du corps médical des éléments pertinents pouvant nous renseigner sur la réalité ou pas d’une tentative d’assassinat’’.

En revanche, le procureur a désigné un proche du leader de Pastef comme étant la seule personne identifiée pouvant être suspectée. Ainsi, soutenait Ibrahima Bakhoum : ‘’S’il y a eu atteinte à l’intégrité physique ou sanitaire de M. Sonko, la seule piste est qu’une personne a donné, sur le théâtre des manifestations, une écharpe contenant un liquide. Depuis, cet individu qui se déclare être un militant du parti de M. Sonko, est en instance de déferrement pour des faits présumés d’administration de substance nuisible à la santé’’.

Un proche de Sonko arrêté

Des accusations rejetées par Ousmane Sonko qui a assuré qu’il s’agissait bien d’un ‘’élément de la Bip que moi-même j’ai vu asperger le liquide’’. Par la même occasion, il a annoncé l’arrestation ‘’d’un petit frère’’ qui lui a ‘’seulement tendu un mouchoir imbibé de vinaigre’’ pour contrer l’effet des gaz lacrymogènes.

Lamine Diouf

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