Ça bouge à Dakar-Yoff, principale plate-forme aéroportuaire de la capitale sénégalaise. Les travailleurs de « Aéroports du Sénégal » ont manifesté hier pour dire qu’ils ne veulent pas tomber dans l’escarcelle de AIBD (Aéroport international Blaise Diagne de Diass), et ont peur pour leurs emplois. En attendant la fin des travaux du hub de seconde génération, à savoir l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, les employés de « Senghor », s’estimant voués à une sorte de potence, ont donc vivement protesté.

Ce mardi, aux alentours de l’aéroport de Dakar, un imposant cordon de gendarmerie a calmé les ardeurs des uns et des autres car les syndicalistes étaient prêts à tout. Ils ont organisé un sit-in et exprimé toutes leurs frustrations car, selon eux, versés, dans l’organigramme de l’aéroport de Diass, ils perdraient beaucoup de privilèges. Ils s’offusquent surtout du fait qu’ils n’ont pas été associés dans les « négociations ».

Après s’être livrés à la presse, ils ont expliqué les raisons de leur courroux. Le 05 février 2014, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Oumar Guèye adresse une correspondance dans laquelle il crée un comité de transfert de l’ensemble des activités de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor à l’aéroport international Blaise Diagne.

Pourtant, Oumar Guèye, le ministre, ancienne figure de « Rewmi » et ponte politique à Sébikotane, avait indiqué il y a quelques jours avant son départ à Paris pour le « Groupe consultatif des bailleurs de fonds » qu’il n’en était rien. Mais il a signé un arrêté dans lequel sont connus les membres d’un comité, « organe technique chargé de réfléchir sur les modalités pratiques de transfert des activités de l’AILSS à l’AIBD et d’accompagner l’Etat dans ledit processus.

Selon le gouvernement, ledit comité a pour missions de faire des propositions à l’Etat sur les options, le planning et  les actions à mener dans le cadre de ce transfert. C’est ce qui explique l’ire des travailleurs des travailleurs de la plate-forme de Yoff. La cartographie  des structures qui gèrent les aéroports au Sénégal est particulière depuis que, sous le régime libéral, ont été créées à la fois une Haute Autorité de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, une Agence des Aéroports du Sénégal (ADS) et l’AIBD qui doit faire décoller le nouveau site de Diass.  

Dans cette affaire, l’Etat est dans un souci de cohérence. Si « Blaise Diagne » est réceptionné, il deviendra le plus important aéroport du Sénégal. Selon des sources gouvernementales, il est important de regrouper tout le personnel concerné en dehors des structures privées. Pour éviter des « embouteillages » dans un secteur aussi sensible, des arbitrages sont prévus au cours des prochaines heures.