Publié le 17 Aug 2013 - 13:04
TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS

Les avocats de Karim Wade récusent la CREI devant la Cour suprême

 

Après avoir mené une longue bataille à la Cour de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, à Abuja, pour faire libérer leur client, en vain, les avocats de l'ancien ministre d’État Karim Wade ont changé leur fusil d'épaule. Ils se sont tournés vers la Cour suprême du Sénégal qu'ils ont saisie d'un recours aux fins de récuser la légalité de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) à juger le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade.

C'est le décret instituant la Crei qui est attaquée. Déjà, le 6 mai dernier, ces avocats rendaient visite de courtoisie à la CREI, avant de la descendre en flammes deux jours plus tard, lors d'une conférence de presse. L’avocat français de Karim Wade, Me Pierre Olivier Sur, avait alors soutenu que le Procureur spécial près la Cour de l’enrichissement illicite (CREI) devait démissionner, pour cause d'incompétence à juger Karim Wade.
''Un procureur qui ne respecte pas la loi, ce qui a été dit par une justice internationale (Ndlr : la décision de la CEDEAO), il n’y a pas d’autre chose de sa part que de démissionner'', déclarait Me Olivier Sur qui, en outre, trouvait la CREI illégale. ''Le Code de l’organisation judiciaire du Sénégal ne l’a pas reconduite dans sa loi organique de 1984, de telle sorte qu’à compter de cette date, la CREI est une juridiction qui n’existe plus. Mais le président de la République a cru pouvoir la faire renaître de ses cendres en 2012 par un simple décret, ce qui était juridiquement impossible puisqu’un décret ne peut faire revivre ce qu’une loi avait abrogé ! Faut-il ajouter que non seulement le contenant est illégal (le décret) mais aussi le contenu, ce qui est encore plus grave : une procédure où la charge de la preuve repose non sur l’accusation mais sur la défense, une procédure qui méconnaît donc gravement la présomption d’innocence'', avait-il dénoncé. L’avocat trouvait donc la détention de Karim Wade illégale et abusive.

 

La Crei, les administrateurs provisoires et leurs talons d'Achille

Et aujourd'hui, en sus de la juridiction elle-même déjà décriée, c'est à sa composition que les conseils du plus célèbre pensionnaire de la Maison d'arrêt et de correction de Rebeuss s'en prennent. Surfant sur la vague des connexions supposées entre le substitut du procureur spécial près la CREI et l'administrateur de Aviation Handling Services (AHS), Abdoulaye Sylla. Ce dernier, à la suite des démêlés de son alter ego Pape Alboury Ndao, administrateur provisoire de DP World Dakar, débarqué depuis, s'est retrouvé sur le gril des récriminations dans sa gestion de la société ayant pignon sur rue à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. Et selon des informations relayées par le quotidien L'AS, l’un des meilleurs amis de l’administrateur provisoire d'AHS, Abdoulaye Sylla, n’est personne d’autre qu'Antoine Félix Diome, substitut du Procureur spécial près la CREI. Le journal révèle qu’il s’agit bien de l’élégant et éloquent jeune magistrat qui est toujours aux côtés du Procureur spécial Alioune Ndao lors des conférences de presse. C’est lui d’ailleurs qui parcourt le monde à la recherche de preuves et d’indices contre Karim Wade et Cie. Mais dans ce bras de fer, toutes les cartes ne sont pas encore sur la table. Si au niveau de ceux qui sont poursuivis on a pris toutes les dispositions pour semble-t-il mettre la pression sur le pouvoir et certains magistrats, en recrutant même des détectives pour traquer des magouilles supposées, il y aurait beaucoup d'informations qui ne seraient pas encore remontées en surface, liées aux résultats de commissions rogatoires lancées surtout en Europe. Comme pour dire que le pouvoir a des armes qu'il garde encore par devers lui...

 

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