Publié le 14 Aug 2012 - 15:08
TROIS QUESTIONS À TAHA AHMADOU SOUGOU

‘’L’heure à laquelle les Sénégalais coupent le jeûne...’’

 

 

La nuit du destin n’est pas spécifiée dans le Coran. Sur quoi vous basez-vous pour la célébrer chaque année le 21e jour du ramadan ?

Nous la célébrons aujourd’hui dans cette 21e nuit du mois parce que les 12 imams qui sont les héritiers du Prophète (PSL), les gardiens du temple, qui sont les dépositaires de l’autorité, après le Prophète, nous ont demandé de chercher avec effort la nuit du destin entre la 19e, la 21e et la 23e nuit. Ce jour correspond avec le martyr de Mawlana, le Prince des croyants Alioune Ibn Abou Talib, le cousin du Prophète. Le premier des 12 imams. Il symbolise tout le destin de notre communauté, après le rappel de notre prophète. Il est né dans la Kaaba. Ce n’est pas un hasard. Il a été assassiné par l’ennemi d’Allah, alors qu’il était en train de faire sa prière dans la position de prosternation dans la mosquée. Il est décédé cette nuit même. C’est un symbole. Nous pouvons avoir l’espoir de tomber sur la nuit du destin le 21e jour.

 

Pourquoi rompez-vous le jeûne quinze minutes après le commun des musulmans du Sénégal et à quelle heure faites-vous le ‘’xëdd’’?

Il est dit dans le Coran que Dieu nous demande d’accomplir le jeûne depuis l’aube jusque dans la nuit. L’heure à laquelle les Sénégalais coupent le jeûne, c’est encore le jour. Nous, on essaie d’être dans la règle en appliquant le décret divin. Il faut être dans le périmètre de la nuit. Le matin, on arrête de manger à 5h 29 mn. Dix minutes donc avant la prière du ‘’subh’’ (du matin), on doit arrêter de manger et boire. On prie à 5h 39 mn. Le calendrier peut changer.

 

Quelle est la différence entre chiites et sunnites ?

Pour certains, le Prophète n’a pas laissé d’héritiers. Il a demandé aux musulmans de prendre leur destin en main. Ce n’est pas cohérent. C’est une entorse intervenue dans le mouvement de la prophétie. Le prophète nous avait dit : ‘’Après moi, ce sont ces douze qui viennent’’. Dans nos prières, on invoque ces 12 imams. Quand on est arrivé au nom de Mahdiyou, on s’est levés pour marquer notre allégeance. Il est là et vit avec nous. C’est ça de manière succincte la différence. Au Sénégal aujourd’hui, si on demande à un élève de Cm2 qui remplace le président de la République en cas d’absence, il le saura. Parce que c’est écrit noir sur blanc dans la Constitution. Comment pourrait-on accepter que les hommes puissent prendre cette précaution dans leur souci d’état de droit et que le Prophète laisse un vide juridique dans sa constitution ? Ce n’est pas possible. Le Prophète a laissé un successeur.

 

B.BOB

 

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