Publié le 9 Jun 2022 - 12:51
VENTES DES ACTIFS DE LA BICIS

Ventes des actifs de la BICIS : affront ou occasion perdue

 
 
Le panorama du paysage bancaire local est en recomposition, les prises de participation de la caisse de dépôts et des consignations sur le capital de la BNDE et de la Banque Agricole furent des signes encourageants. L’option d’une de banque de développement dédiée aux financements des pme et pmi, à la micro-activité et à l’entreprenariat des jeunes et femmes manque cruellement dans le tissu bancaire et financier local.
 
Selon le tableau monographique du secteur fait par le ministère de l’Économie et des Finances du Sénégal, les PME forment près de 80 % du tissu des entreprises locales et emploient jusqu’à 60 % des actifs, elles ne représentent cependant que 16 % du portefeuille des ressources octroyées par les banques de ce fait elles ne contribuent qu’à hauteur de 30% au PIB.
 
Nos entreprises qui sont de la taille de pme et pmi pour la plupart manquent de capitaux propres, de financements moyens et longs et d’appui pour l’innovation et la croissance malgré les efforts louables du régime actuel qui a mis en place la BNDE, le FONGIP, le FONSIS et moult projets et programmes pour assurer le financement adéquat de ces unités économiques qui sont facteurs de richesse et d’emplois.
 
Ce rappel montre l’enjeu que peut représenter la cession des actifs détenus par BNP- PARIBAS dans le capital de la BICIS, un véritable pôle financier local qui a permis de lancement de Orange – Money et innove dans le crédit aux entreprises, aux particuliers pour l’équipement et l’habitat.
 
Le Sénégal ne maîtrise plus de nos jours sa cadence de développement à cause d’un secteur bancaire et assuranciel aux mains d’étrangers. D’ailleurs, la première banque du Sénégal, en termes de capitaux propres et de total de bilan, est marocaine. En l’absence de banques publiques et de système de collecte de l’épargne des Sénégalais, c’est depuis Paris, Londres, New York et de plus en plus Rabat que les décisions sur le financement de l’activité privée au Sénégal se prennent. Le cœur bancaire du Sénégal est dominé par trois pôles issus de la colonisation avec : CBAO - Société Générale – BICIS puis ECOBANK – BOA – Banque Atlantique et enfin BNDE - Banque Agricole. Le capitalisme national y représente la portion congrue.    
 
En attendant la manne pétrolière et dans un contexte d’endettement au bord de ses limites, notre destin économique nous échappe. L’opportunité s’offrait pour nos patrons locaux de profiter du désengagement de BNP- PARIBAS sur la BICIS pour réclamer une plus grosse part de marché dans les dépôts bancaires, en achetant les actifs ainsi cédés ; malheureusement, notre patronat frileux, toujours aux abonnés absents n’a pas pu saisir cette opportunité.
 
C’est le Vista Holding SA du banquier Burkinabé de 47 ans, Simon Tiemtoré, qui a racheté, selon la presse en ligne, les parts de la Bicis mises en vente par la holding mère BNP – PARIBAS. Encore une occasion perdue.
Moustapha DIAKHATE
Expert et Consultant en Infrastructures
Ex Conseiller Spécial PM 

 

Section: 
Téléprésence : Le nouveau contrat social en contexte de rattrapage numérique 
UEMOA : Quand la solidarité financière devient un rempart économique
Sénégal : Un Peuple, Deux Théâtres, Zéro Perspective
La prison à perpétuité pour l’écrivain et journaliste René Capain Bassène bouscule nos consciences citoyennes panafricaines !
Arrêté du ministre de la Communication : UN RECUL DE QUATRE SIÈCLES     
SURPRODUCTION MARAICHERE AU SÉNÉGAL : ENTRE EXCES D’OFFRE ET MANQUE DE DEBOUCHES
Canada : Ces formations qui piègent les étudiants internationaux
La Revalorisation de l'École Publique Sénégalaise : Un Impératif pour l'Avenir
JOJ Dakar 2026 : L’équitation sénégalaise au cœur d’une tourmente éthique et financière
ACCLAMER MACKY CE N’EST PAS CONSPUER DIOMAYE...
L’AFRIQUE FACE AUX NOTATIONS FINANCIERES INTERNATIONALES : Le prix de la subjectivité
Supposées tensions entre membres de la Cour des comptes : Encore Jeune Afrique et ses contre-feux.
« Médias non conformes », la fausse route du ministère de la Communication
Le grand basculement : Du règne de la prédation à l’ordre du mérite
Pour une autre lecture du délit de détournement de deniers publics
Récits émancipateurs et changement de paradigmes
IL NE S’AGIT PLUS SEULEMENT D’INTERPRÉTER !
Souveraineté ou spoliation ? : Le vrai combat commence après le départ français
Daaka, creuset de solidarité africaine : Quand la foi tisse les liens entre peuples
Rapport d’audit de la situation globale des finances publiques